Royaume-Uni (2003-2004): Essoufflement du pouvoir
Publié le 21/09/2020
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Royaume-Uni (2003-2004):
Essoufflement du pouvoir
L’intervention britannique, aux côtés des États-Unis, en Irak a été, tout au
long de l’année 2003, au c œur d’une ardente polémique dont les répercussions ont
largement dépassé le cadre national.
Critiqué pour sa relation exclusive avec
l’administration américaine du républicain George W.
Bush, le gouvernement
travailliste de Tony Blair a surtout été compromis par un scandale qui a culminé
avec la mort de l’un de ses experts militaires, David Kelly.
L’implication du
gouvernement dans cette affaire, et les obstacles qu’il rencontre dans la mise
en œuvre des différents projets de réforme entrepris depuis 1997 constituent
sans doute les signes tangibles d’un essoufflement gouvernemental, voire d’une
certaine usure du pouvoir.
Les répercussions de l’«affaire Kelly»
Le 7 juillet 2003, à l’issue d’une vive controverse entre le Premier ministre et
la chaîne de télévision publique BBC, qui avait accusé le gouvernement d’avoir
exagéré la menace constituée par l’armement chimique irakien pour justifier sa
décision, la commission parlementaire chargée d’examiner les arguments
britanniques en faveur de la guerre en Irak a rendu un rapport favorable à
l’initiative de T.
Blair.
Tout en critiquant l’utilisation faite par le
gouvernement d’un dossier contestable publié en février 2003 et qui avait
largement plagié les travaux d’un étudiant américain, cette commission a fini
par blanchir le gouvernement du soupçon d’avoir trompé délibérément les députés.
Le 19 juillet, D.
Kelly, spécialiste en armement auprès du gouvernement accusé
par le ministère de la Défense d’avoir livré à la BBC les informations attestant
l’exagération de la menace, se suicidait.
Après que la BBC a confirmé que D.
Kelly était bien la source de son reportage, T.
Blair a aussitôt chargé Lord
Brian Hutton de diriger une enquête indépendante.
Rendant son rapport le 28
janvier 2004, le juge Hutton a finalement disculpé le Premier ministre tout en
reconnaissant l’implication personnelle de T.
Blair, mais surtout la
responsabilité de la BBC dans cette affaire.
Le président, le directeur général
et le journaliste de la BBC Andrew Gilligan ont démissionné.
Il n'en restait pas moins que la crainte d'attentats terroristes sur le sol
britannique, ainsi que le coût financier de la guerre et le bilan des pertes
militaires (une soixantaine de soldats morts et plusieurs centaines de blessés)
pesaient toujours sur la crédibilité du gouvernement, également ternie par la
publication, le 11 mai 2004, d'un rapport d'Amnesty International dénonçant la
responsabilité de l'armée britannique dans la mort de 37 civils irakiens et
l'implication de 4 soldats dans les sévices infligés à des soldats irakiens.
La crise irakienne a donc eu des répercussions profondes sur la défense
britannique, entachant la réputation du ministre Geoff Noon.
Dans le Livre blanc
sur la défense britannique (11 décembre 2003), celui-ci n’en a pas moins annoncé
les grandes orientations devant permettre d’adapter l’armée britannique aux
nouvelles menaces terroristes et aux armes de destruction massive.
Quelques mois
auparavant, le gouvernement avait déjà fourni un important effort financier en.
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