Royaume-Uni (2002-2003): Une nouvelle «relation spéciale» avec les États-Unis
Publié le 21/09/2020
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Royaume-Uni (2002-2003):
Une nouvelle «relation spéciale» avec les États-Unis
La participation britannique au conflit irakien, au c œur du débat politique de
l'année 2002-2003, a contribué à éclipser les questions de politique intérieure.
La collaboration du Royaume-Uni avec les États-Unis dans la lutte contre un pays
qui fut sous protectorat britannique dans les années 1920 a été perçue, en
France notamment, comme le signe d'un alignement inconditionnel sur Washington.
Elle a remis à l'ordre du jour la question d'une «relation spéciale» entre les
deux pays, considérée par l'ex-Premier ministre Winston Churchill comme l'un des
«trois cercles» de sa diplomatie et sur laquelle s'est fondée la vision
stratégique des gouvernements britanniques depuis la Seconde Guerre mondiale.
Toutefois, l'initiative du Premier ministre Tony Blair a surpris certains
commentateurs qui ont souligné son attachement paradoxal à l'héritage
thatchérien, malgré la distance idéologique entre son allégeance travailliste et
l'ancrage ultra-conservateur de l'administration américaine dirigée par le
président George W.
Bush, rappelant qu'un peu avant la guerre du Golfe (1991) la
relation anglo-américaine reposait autant sur une entente personnelle que sur
une véritable communion de pensée entre les deux dirigeants de l'époque,
Margaret Thatcher (1979-1990) et Ronald Reagan (1981-1989).
L'engagement
britannique a suscité une vive controverse dans quelques pays européens,
notamment en France.
Paris n'a pas hésité à brandir, à nouveau, le stéréotype
gaullien d'un Royaume-Uni «cheval de Troie américain».
Le malaise fut également
profond au sein de l'opinion publique britannique, et en particulier chez les
travaillistes, marqués par une tradition antimilitariste et antiaméricaine
héritée des années 1980 et dès lors profondément divisés sur la question d'une
intervention armée en Irak.
Controverses autour de l'intervention en Irak
Quelques mois après la publication par le gouvernement Blair d'un rapport sur
l'armement irakien rédigé à partir d'informations qui auraient été recueillies
par les services secrets britanniques, les autorités ont découvert l'existence à
Londres d'un laboratoire de fabrication de ricine, poison mortel susceptible
d'être utilisé comme arme biologique.
Dans un contexte de lutte antiterroriste
consécutive aux attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, l'arrestation de
suspects accusés de fabriquer des armes chimiques sur le territoire britannique,
ajoutée à la recherche d'armes de destruction massive en Irak, a accru la
méfiance de T.
Blair et accéléré la mise en œuvre d'une coalition issue de sa
rencontre avec le président américain et les Premiers ministres espagnol, José
María Aznar, et portugais, José Manuel Durão Barroso, aux Açores le 16 mars
2003.
Lors de ce «sommet», ils ont lancé un dernier ultimatum au président
irakien Saddam Hussein, destiné à faire avaliser par l'ONU l'usage de la force,
alors que des millions d'opposants à la guerre manifestaient dans le monde, avec
le soutien de la France, de l'Allemagne et de la Russie qui, le même jour, ont
émis un «appel solennel» pour éviter une intervention armée en Irak et
poursuivre les inspections dans ce pays..
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