Royaume-Uni (2001-2002): Remises en question
Publié le 21/09/2020
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Royaume-Uni (2001-2002):
Remises en question
Les services publics ont occupé la place centrale de l'agenda politique
britannique.
La question n'était certes pas nouvelle, mais après avoir dominé
les élections législatives du 7 juin 2001, elle a progressivement pris une
tournure inédite.
Longtemps avait prévalu, chez le gouvernement travailliste
comme chez ses prédécesseurs conservateurs, l'idée que le progrès dans ce
domaine était affaire d'efficacité plutôt que de masse financière, et que les
nouveaux investissements, pour autant qu'ils fussent nécessaires, devaient venir
en priorité du secteur privé.
L'objectif d'une privatisation partielle du métro
de Londres était emblématique de cette approche.
Au printemps 2002, ses
modalités pratiques et sa faisabilité politique restaient encore incertaines.
Une approche similaire était retenue en matière de financement des
infrastructures scolaires et hospitalières, avec des résultats également
mitigés.
Dans ce contexte, certaines décisions majeures intervenues en 2001-2002 ont paru
constituer une véritable volte-face.
Ainsi, prenant acte, en octobre 2001, de
l'absence de progrès depuis 1997 en matière ferroviaire et de difficultés
financières persistantes, le gouvernement a placé en liquidation Railtrack, la
société privatisée gestionnaire du réseau.
À sa place a été constituée une
entité à but non lucratif et au statut juridique spécifique.
Il n'y aura pas eu
renationalisation au sens strict, mais tout de même remise en cause fondamentale
du modèle de «partenariat public-privé» qu'avait longtemps vanté le nouveau
travaillisme.
Nouveau financement du système de santé
C'est toutefois en matière de santé que l'évolution a été la plus frappante.
Le
programme électoral du Parti travailliste promettait déjà au printemps 2001 un
accroissement important de l'investissement.
Le Premier ministre Tony Blair a
clarifié cet objectif : atteindre en 2007 un niveau de dépenses publiques de
santé égal à la moyenne de l'Union européenne (UE).
L'argent apparaissait ainsi,
à l'inverse du dogme thatchérien, comme un aspect de la solution - encore
fallait-il préciser quel argent pour quels usages.
Profitant de l'existence de
capacités de soin inutilisées dans certains pays européens, dont la France, le
ministère de la Santé britannique a annoncé, en août 2001, des accords visant à
faire soigner à l'étranger les malades britanniques figurant sur des listes
d'attente qui n'avançaient pas.
L'impact sur l'opinion de cette reconnaissance
implicite des limites du Système national de santé (NHS) a été très négatif.
D'où une réorientation spectaculaire, formellement annoncée lors de la
présentation du budget par le ministre des Finances Gordon Brown, en avril 2002.
Pour financer l'investissement dans la santé, les cotisations sociales ont été à
la fois augmentées et partiellement déplafonnées.
Une telle hausse des
prélèvements obligatoires rompait avec le bon sens politique du nouveau
travaillisme : l'effet d'annonce n'en a pas moins été très positif.
Au-delà des enjeux de finances publiques, le rôle de l'Europe dans ces débats -.
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