Roussillon.

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Roussillon. province de l'ancienne France. Région de contact entre Méditerranée et
contreforts des Pyrénées, le Roussillon, peuplé par les Celtes Volques, fut conquis dès le
IIe siècle avant J.-C. par les Romains. Ceux-ci l'inclurent dans la province de Narbonnaise Ire
et fondèrent, dans l'actuel Languedoc, les colonies de Narbonne et Béziers, desservies par
l'importante voie Domitienne qui atteignait la péninsule Ibérique par le col du Perthus. Auguste
lui donna pour capitale Colonia Julia Ruscino, qui laissa son nom à la province. Au Ve siècle, les
Wisigoths s'installèrent en Languedoc et Roussillon, et leur royaume connut son apogée sous
Théodoric, puis sous Alaric, qui fut vaincu par Clovis à Vouillé en 507. La région conserva
toutefois jusqu'au Xe siècle le nom de Gothie. Mais la domination franque, assez lointaine, ne
résista pas aux invasions des Sarrasins qui, arrêtés par Charles Martel à Poitiers en 732,
conservèrent pourtant Narbonne et le Roussillon jusqu'en 759, date à laquelle Pépin le Bref
prit Narbonne. Érigé en comté sous Charlemagne, le Roussillon fut inclus dans la Marche
d'Espagne, rempart chrétien contre le monde musulman (évêché d'Elne), et prit pour capitale
Perpignan, non loin de Ruscino. Le monachisme prit son essor du Xe au XIIe siècle, et fit du
Roussillon un foyer de l'art roman, avec les abbayes de Saint-Michel-de-Cuxa (influencée par
les arts mozarabe, wisigothique et carolingien), puis de Saint-Martin-du-Canigou. En 1172, le
dernier des comtes francs, Guinard II, légua la province au roi Alphonse II d'Aragon.

La domination espagnole (XIVe-XVIe siècle).
Cédé au royaume de Majorque (formé du Roussillon, des Baléares et du pays de
Montpellier, avec pour capitale Perpignan) en 1279, puis à l'Aragon en 1344 (l'université de
Perpignan fut fondée en 1349), le Roussillon catalan connut une prospérité commerciale
ouverte sur la Méditerranée. Le roi de France Louis XI tenta, en 1462, de profiter de la
crise de succession de la maison d'Aragon : après avoir soutenu Jean II d'Aragon contre la
révolte catalane moyennant 300 000 écus d'or, il conquit le Roussillon et la Cerdagne
après la chute de Jean II, et dota Perpignan d'un parlement. Mais, en 1493, par le traité de
Barcelone, Charles VIII, qui se tournait vers l'Italie, restitua le Roussillon à Ferdinand le
Catholique pour le dissuader de secourir le royaume aragonais de Naples. En 1640,
Louis XIII et Richelieu, en lutte contre les Habsbourg, tirèrent profit du soulèvement de la
Catalogne et du Portugal pour prendre Perpignan (1642). Par le traité des Pyrénées
(1659), le Roussillon fut définitivement rattaché à la France et fortifié par Vauban (le fort
de Montlouis constituait la place forte de la vallée de l'Aude). Sous Louis XIV, la province
reçut un intendant (le Catalan Raymond de Troblat) et perdit donc toute autonomie
politique. Dans le domaine des arts, Perpignan donna à la France le peintre Hyacinthe
Rigaud, portraitiste de la cour du Roi-Soleil. Sous la Révolution française, le Roussillon
constitua le département des Pyrénées-Orientales ; envahi par les armées espagnoles en
1793, il fut libéré par le général Dugommier (victoire du Boulou, 1794). La région connaît
depuis la Seconde Guerre mondiale un renouveau culturel, que favorise la proximité

linguistique de la Catalogne, ainsi qu'un important développement touristique depuis
l'éradication de la malaria qui sévissait sur les côtes.
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Les livres
Roussillon, page 4486, volume 8