ROUSSEAU -(Rêveries du promeneur solitaire, v.): Quand le soir approchait, je descendais des cimes de l'île
Publié le 19/12/2021
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«
Quand le soir approchait, je descendais des cimes de l'île, et j'allais volontiers
m'asseoir au bord du lac, sur la grève, dans quelque asile caché.
Là, le bruit des
vagues et l'agitation de l'eau, fixant mes sens et chassant de mon âme toute
autre agitation, la plongeaient dans une rêverie délicieuse où la nuit me
surprenait souvent sans que je m'en fusse aperçu.
Le flux et le reflux de cette
eau, son bruit continu, mais renflé par intervalles, frappant sans relâche mon
oreille et mes yeux, suppléaient aux mouvements internes que la rêverie
éteignait en moi, et suffisaient pour me faire sentir avec plaisir mon existence,
sans prendre la peine de penser.
De temps à autre, naissait quelque faible et
courte réflexion sur l'instabilité des choses de ce monde, dont la surface des
eaux m'offrait l'image; mais bientôt ces impressions légères s'effaçaient dans
l'uniformité Hu mouvement continu qui me berçait, et qui, sans aucun concours
actif de mon âme, ne laissait pas de m'attacher au point qu'appelé par l'heure et
le signal convenu, je ne pouvais m'arracher de là sans effort.
ROUSSEAU -
(Rêveries du promeneur solitaire, v.)
PLAN DE DISSERTATION
On répartira en un certain nombre de développements les sources d'intérêt que renferme
le passage en question, et on groupera ces développements de manière à leur donner de
l'unité (dissertation composée).
On pourra faire remarquer que les Rêveries du promeneur solitaire, d'où ce passage est
tiré, appartiennent à la vieillesse de Rousseau, c'est-à-dire à l'époque de sa vie où il se
réfugie dans ses souvenirs pour y chercher de quoi oublier ses malheurs.
Ce morceau est
la parfaite expression de cet état d'âme.
Au point de vue purement descriptif, cette page n'offre qu'un intérêt secondaire : grève
solitaire, agitation de l'eau, voilà pour les sensations visuelles, bruit continu des vagues,
mais bruit renflé par intervalles, voilà pour les sensations auditives, et c'est tout.
Visiblement, Rousseau ne décrit pas ici pour le plaisir de décrire.
A travers ces notations, on peut retrouver quelques-unes des dispositions naturelles de
Rousseau, à savoir :
1.
son goût pour l'isolement (quelque asile caché),
2.
son humeur mélancolique («de temps à autre naissait...»),
3.
son inclination à rêver : ici la rêverie est un détachement
presque total de lui-même qui ne laisse plus de place dans la conscience qu'à quelques
impressions faiblement perçues.
Mais surtout cette page révèle une façon toute nouvelle de sentir la nature, car:
* jusque-là on l'observait, mais en se détachant d'elle et pour le plaisir d'y découvrir des
lignes, des parfums, des couleurs : ainsi procèdent Ronsard, du Bellay, La Fontaine, Mme
de Sévigné.
* Rousseau se plonge au contraire dans la nature et s'y absorbe si bien que l'élément
descriptif tend à disparaître ou du moins ne fait plus qu'un avec l'état d'âme.
Ici, l'état
d'âme est une sorte d'extase physique : ailleurs Rousseau noiera de même sa description
dans un état d'âme mélancolique, ou dans une extase religieuse.
Autre nouveauté : Le style est en parfait accord avec l'état d'âme qu'il s'agit de peindre,
et cela
a.
grâce à des phrases périodiques, doucement liées, et qui semblent arriver d'un
mouvement régulier et presque uniforme à leur terme ;
b.
par un rythme qui donne l'impression d'une suite de vers libres, ou s'insère de temps
en temps un vers alexandrin ou un vers octosyllabique (surtout à la fin des périodes)..
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