Rousseau et le droit du plus fort
Publié le 11/06/2020
Extrait du document
«
Exercices
«Le
plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le
martre, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéiss ance
en devoir.
De là le droit du plus fort ; droit pris ironique
ment en apparence et réellement établi en principe.
Mais ne
nous expliquera-t-on jamais ce mot ? La force est une
puissance physique ; je ne vois point quelle moralité peut
résulter de ses effets.
Céder à la force est un acte de néces
sité, non de volonté ; c'est tout au plus un acte de prudence.
En quel sens pourra-c·e être un devoir ?
Supposons un moment ce prétendu droit.
Je dis qu'il n'en
résulte qu'un galimatias inexplicable, car sitôt que c'est la
force qui fait le droit, l'effet c�CqWP avec la cause.
Toute force
qui surmonte la première succède à son droit.
Sitôt qu'on
peut désobéir
impunément, on le peut légitimement ; et,
puisque le plus fort a toujours raison, il ne s'agit pas de faire
en sorte qu'on soit le plus fort.
Or qu'est-ce qu'un droit
qui périt quand la force cesse ? S'il faut obéir par force,
on n'a pas besoin d'obéir par devoir ; et si l'on n'est plus
forcé d'obéir, on n'y est plus obligé.
On voit donc que ce
mot de droit n'ajoute rien à la force, il ne signifie ici rien
du tout.»
J.-J.
ROUSSEAU, Du contrat social.
1.
Entraînement à la compréhension du texte :
A propos de ce texte, veuillez préciser
- le thème évoqué par l'auteur ;
- la question implicite à laquelle le texte répond ;
- la réponse à la question posée : a} idée générale, b} struc-
ture logique du texte.
2.
Exercice d'explication commentée :
a) Veuillez en relevant les termes clés du texte et en utilisant
vos connaissances, expliquer et commenter les passages
suivants :
- «Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le
maître s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en
devoin> ;
«Céder à la force est un acte de nécessité,non de volonté
»;.
»
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