Rousseau écrit: La tragédie est si loin de nous, elle nous présente des êtres si gigantesques, si boursouflés, si chimériques que l'exemple de leurs vices n'est guère plus contagieux que celui de leurs vertus n'est utile. Partagez-vous cette condamnation de la tragédie par Rousseau ? Vous appuierez votre argumentation sur des exemples précis tirés des tragédies de RACINE que vous connaissez ?
Publié le 20/12/2021
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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Rousseau écrit: La tragédie est si loin de nous, elle nous présente des êtres si gigantesques, si boursouflés, si chimériques que l'exemple de leurs vices n'est guère plus contagieux que celui de leurs vertus n'est utile. Partagez-vous cette condamnation de la tragédie par Rousseau ? Vous appuierez votre argumentation sur des exemples précis tirés des tragédies de RACINE que vous connaissez ?. Ce document contient 1394 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Français / Littérature.
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Sujet : Rousseau écrit: La tragédie est si loin de nous, elle nous présente des
êtres si gigantesques, si boursouflés, si chimériques que l'exemple de leurs
vices n'est guère plus contagieux que celui de leurs vertus n'est utile.
Partagez-
vous cette condamnation de la tragédie par Rousseau ? Vous appuierez votre
argumentation sur des exemples précis tirés des tragédies de RACINE que vous
connaissez ?
On connaît la thèse de la Lettre à d'Alembert : le théâtre est pernicieux.
La tragédie est
funeste, parce qu'elle excite les passions, rend les criminels sympathiques, nous attendrit
sur des infortunes feintes.
Mais elle est moins mauvaise que la comédie...
(Cf.
Fénelon se
félicitant des imperfections des spectacles, parce que « la faiblesse du poison diminue le
mal.
»)
I.
La tragédie est-elle si loin de nous ?
Oui, semble-t-il.
Les sujets sont tirés de l'histoire ancienne ou de la fable : Phèdre,
Iphigénie, Horace (cf.
Beaumarchais), les personnages sont des princes ou des rois...
Mais les aventures sont souvent communes, les « grands intérêts d'État » nous sont
présentés sous un jour qui nous les rend accessibles (Horace); les passions sont les
mêmes que maintenant.
Les rois sont des hommes comme nous.
II.
Les personnages sont-ils « gigantesques, boursouflés, chimériques ? »
1.
Gela n'est évidemment pas vrai de Racine.
Il peint les hommes tels qu'ils sont...
Toujours vrais, humains, près de nous, et non
seulement ceux qui sont faibles, mais même les vrais héros; non seulement Pyrrhus,
mais Joad, Hermione, mais Andromaque.
Analyses.
2.
Et pas davantage de Corneille.
Il suffit de nommer les chefs-d'oeuvre...
Il ne faut pas
laisser dire que cela n'est ni vrai, ni humain, ni vivant.
Les héros de Corneille sont
grands, non pas gigantesques, ils s'émeuvent, ils souffrent, mais ils se domptent
(Auguste, Pauline).
Ils sont sublimes, non boursouflés (le Cid, Polyeucte), vivants, non
chimériques; ils discutent avec eux-mêmes, ils luttent et si la victoire est certaine, s'ils
savent rester maîtres d'eux-mêmes, c'est qu'ils en prennent les moyens (Pauline dans
Polyeucte, Acte I, sc.
4 et II, 2).
III.
L'exemple de leurs vices peut-il être contagieux ?
Racine l'a cru et c'est pourquoi il s'est retiré du théâtre.
Et il est bien certain que son art
prestigieux nous rend sympathiques des personnages dont nous aurions horreur dans la
réalité (Phèdre, Hermione).
Mais cela ne veut pas dire que nous soyons tentés de les
imiter.
Ce n'est pas lui qui divinise la passion.
Il la donne pour ce qu'elle est, une
faiblesse et quelquefois une folie et il nous en montre les funestes conséquences (les
tueries de ses dénouements).
IV.
L'exemple de leurs vertus peut-il être utile ?
Incontestablement, Corneille élève, étonne, instruit.
Rousseau se trompe donc.
C'est qu'il y a deux choses dans la tragédie: la forme, le
cadre, magnifique, mais un peu archaïque et conventionnel, - et le fond, les situations et
les sentiments, réalité humaine, vivante, d'un intérêt toujours actuel et d'une portée
éternelle..
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