Rousseau a été certainement un précurseur des romantiques par dés tendances qu'on retrouvera chez ces derniers. Toutefois ces tendances ne sont pas absolument identiques chez les romantiques et chez lui, et, à côté des ressemblances qui les rapprochent, il sera bon d'indiquer très brièvement dans la conclusion les différences qui les séparent.

« Rousseau a été certainement un précurseur des romantiques par dés tendances qu'on retrouvera chez ces derniers.

Toutefois ces tendances ne sont pas absolument identiques chez les romantiques et chez lui, et, à côté des ressemblances qui les rapprochent, il sera bon d'indiquer très brièvement dans la conclusion les différences qui les séparent. Introduction : Par ses idées politiques, sociales et pédagogiques, Rousseau a préparé l'avenir, mais il a également agi au point de vue littéraire en annonçant, en un certain sens, le romantisme.

On voit en effet apparaître chez lui. I.

1.

L'individualisme, c'est-à-dire une tendance à se prendre lui-même pour principal objet d'étude et à faire connaître aux autres sa vie et son caractère, soit sous forme directe (Confessions, Rêveries du promeneur solitaire), soit sous forme indirecte {Discours, Emile, Nouvelle Héloïse). 2.

Or l'individualisme apparaît aussi dans l' œuvre tout entière de Chateaubriand, dans les Méditations de Lamartine, dans d'innombrables confidences en prose et en vers de V. Hugo, de Musset, etc. II.

Rousseau introduit d'autre part dans notre littérature : a.

le réalisme pittoresque appliqué surtout aux spectacles de la nature (levers et couchers de soleil, lacs, montagnes, etc.) ou aux scènes de la vie rustique (vendanges à Clarens, etc.) ; b.

les rêveries de l'imagination, soit qu'il peuple les asiles de la nature d'une société créée par sa fantaisie, soit qu'il idéalise ses propres souvenirs. 2.

Or, on retrouvera chez les romantiques a.

les spectacles ou les scènes de la vie champêtre (notamment chez Lamartine et George Sand) ;b.

les rêveries de l'imagination (notamment chez Chateaubriand et V. Hugo). III.

1.

Et surtout Rousseau introduit dans notre littérature le sentiment, notamment sous les formes suivantes : a.

amour de la liberté ; b.

amour de la nature, sentie par le c œur ; c.

mélancolie ; d.

sentiment religieux ; e.

la passion éperdue. 2.

Or on retrouvera : a.

l'amour de la liberté chez Chateaubriand, chez Lamartine, etc.

; b.

l'amour de la nature chez Lamartine, chez V.

Hugo, chez George Sand, etc.

; c.

la mélancolie chez Chateaubriand, chez Lamartine, V.

Hugo, etc.

; d.

le sentiment religieux chez Chateaubriand, chez Lamartine, etc.

; e.

la passion, chez Musset. Conclusion : Sans doute, il faut remarquer qu'en dépit de son individualisme, Rousseau est toujours resté soumis à la religion naturelle et à la vertu, tandis que les romantiques ont bien souvent chanté des passions coupables.

D'autre part, on peut dire, d'une manière générale', que, chez Rousseau, l'imagination est riante, le sentiment attendrissant et doux, tandis que, chez les romantiques, l'imagination a des couleurs violentes ou sombres, et le sentiment est inquiet, maladif ou désespéré.

Malgré ces différences, Rousseau est un précurseur en ce sens que, par son tempérament nettement lyrique, il a libéré le pittoresque, l'imagination et surtout le sentiment, forces captives depuis deux siècles et qui, plus tard, inspireront tout le romantisme.. »