Roumanie

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La spectaculaire percée de la Roumanie sur la scène internationale remonte au début des années 1960.

Elle est l'aboutissement d'une politique patiente et obstinée qui l'a conduite à prendre ses distances vis-à-vis de l'URSS et à affirmer son Indépen­ dance nationale.

Forts de leur dynamisme économique et du soutien de la population, les dirigeants roumains ont su exploiter au maximum la brèche ouverte dans le mono­ lithisme du bloc de l'Est par la querelle sino-soviétique.

2.

Traditionnellement tournée vers l'Europe de l'Ouest et particulièrement vers la France, la Roumanie n'a jamais totalement ac&epté la tutelle russe.

Fière de sa culture et de sa langue latine, elle n'a cessé d'exalter le sentiment national de ses habitants.

Si les communistes roumains ont dO le pouvoir à la présence de l'Armée rouge sur leur territoire, le groupe des « Moscovites ..

a été rapidement écarté au profit des résistants de l'intérieur dirigés par Gheorglu Dej.

La politique de russification a été un échec complet.

Le problème bessarabien demeure à la base d'un malaise persis­ tant entre l'URSS et la Roumanie.

3.

Devenue « l'enfant terrible du camp socialiste "• la Roumanie a fait de sa capitale, Bucarest, un des grands centres diplomatiques du monde.

En refusant de choisir entre Moscou et Pékin, elle a obtenu d'être ménagée par l'URSS et par la Chine.

En quête de nouveaux marchés, elle a développé ses liens avec l'Occident et n'a pas hésité à établir des relations diplomatiques avec l'Allemagne fédérale.

En juin 1967, la Rouma­ nie a été le seul pays de l'Europe de l'Est à maintenir ses relations avec Israël.

En octobre de la même année, M.

Corneliu Manescu, ministre des Affaires étrangères, a été le premier communiste à présider l'Assemb-lée générale de l'ONU.

4.

En vingt ans, la Roumanie (237 500 km 2 , 19105 000 habitants) est devenue une nation industrielle.

Elle détient le record d'Europe du taux de croissance avec une hausse du revenu national de 11 Ofo par an pour les années 1960-1966.

Pendant la même période, la production industrielle a augmenté de 13,2% par an.

La volonté de poursuivre son industrialisation est à la base de sa rébellion contre le Comecon.

Plus tardivement que les autres pays socialistes, la Roumanie entreprend de remanier ses structures économiques trop lourdes.

Décidée à l'automne 1967, la réforme vise à perfectionner les méthodes de gestion et à donner plus d'autonomie aux unions indus­ trielles.

Parallèlement, le plan est renforcé et les travailleurs associés plus étroitement aux résultats.

5.

Sur le plan intérieur, la Roumanie a créé des structures originales.

Depuis la fin de 1967, une seule personne est chargée de la direction d'un même secteur d'activité, tant à l'échelon du parti qu'à celui de l'Etat.

Cette réforme décidée par la conférence nationale du PCR est destinée à ·résoudre par une concentration des pouvoirs les conflits de compétence entre le parti et l'administration.

Première conséquence de cette réforme: M.

Ceausescu cumulera les fonctions de secrétaire général du PCR et celles de chef de l'Etat.

La réforme est destinée également à limiter l'influence crois­ sante des dirigeants d'entreprises, phénomène marquant de ces dernières années dans les pays communistes. 2 / 2. »