Roumanie (1999-2000): Ouverture des négociations d'adhésion à l'UE
Publié le 21/09/2020
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Roumanie (1999-2000):
Ouverture des négociations d'adhésion à l'UE
La décision du Conseil européen d'Helsinki, le 11 décembre 1999, d'ouvrir des
négociations d'adhésion avec la Roumanie en mars 2000 a apporté, dans un
contexte resté tout aussi sombre qu'en 1998, une note d'espoir.
Quelques jours
plus tard, le président Emil Constantinescu renvoyait le Premier ministre Radu
Vasile (en fonction depuis moins d'un an), après que la plupart des ministres
avaient mis leur démission dans la balance.
Si la désignation à la tête du
gouvernement de Mugur Isarescu, gouverneur de la banque centrale depuis près de
dix ans, a été plutôt bien perçue par les milieux financiers extérieurs, le
nouveau Premier ministre, qui ne revendique aucune appartenance politique, devra
savoir ignorer les intrigues partisanes dont aurait été victime son
prédécesseur.
La coalition au pouvoir depuis 1996 n'a cessé d'être traversée par
des tensions, d'une part, entre ses différentes composantes, d'autre part, au
sein même de la principale formation de la majorité, le Parti national paysan
chrétien-démocrate.
Le nouveau gouvernement, formé le 21 décembre 1999, a vu le départ du philosophe
Adrian Plesu, en charge du portefeuille des Affaires étrangères, désormais tenu
par le leader du Parti démocrate (PD) Petre Roman, en charge également du
dossier crucial de l'intégration à l'Union européenne (UE).
La démission, le 13
mars 2000, d'un des capitaines du PD, Victor Babiuc, du ministère de la Défense,
à la suite d'un désaccord avec la direction de son parti, a montré qu'aucune
formation n'échappait à un climat politique particulièrement délétère.
Celui-ci
a fini de lasser une population en voie de paupérisation constante, encore et
toujours victime d'une situation économique très mauvaise.
En 1999, la Roumanie
a connu pour la troisième année consécutive une sévère récession (- 3,9 %),
assortie d'un taux d'inflation éreintant (près de 50 %) pour le pouvoir d'achat.
La fragilité du système financier a donné lieu à des mouvements de panique de la
part des milliers de petits épargnants ayant placé leurs économies dans le Fonds
national d'investissement et à la Banque commerciale roumaine.
Les résultats des élections locales (4 et 18 juin 2000), où les partis de la
coalition gouvernementale ont essuyé un cuisant revers - à l'exception du Parti
démocrate -, pouvaient préfigurer, dès avant les législatives et la
présidentielle de l'automne, une nouvelle donne.
Dès le printemps, les sondages
donnaient l'opposition gagnante.
Outre son principal candidat à la
présidentielle, Ion Iliescu, l'opposition était aussi représentée par Teodor
Melescanu, ex-ministre des Affaires étrangères sous le second mandat Iliescu
(1992-1996) ; la formation de ce dernier (Alliance pour la Roumanie) semblait
prête à conclure les ententes les plus inattendues.
Si le président
Constantinescu, qui, le 17 juillet 2000, a décidé de ne pas se représenter à la
présidentielle, a reconnu le caractère irréversible des réformes, l'hypothèse
d'un "retour" au pouvoir des ex-communistes et ses conséquences sur, notamment,
le processus d'adhésion à l'UE nourrissaient d'inlassables conjectures.
La
Roumanie entendait, de toute façon, tirer avantage des éventuelles opportunités
ouvertes par le Pacte de stabilité pour l'Europe du Sud-Est, même si cela devait
passer par quelques concessions à ses voisins comme en a témoigné la décision de
construire sur le Danube un deuxième pont avec la Bulgarie (dont le port roumain.
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