Roland Barthes: « Bichon chez les Nègres » dans Mythologies
Publié le 18/05/2020
Extrait du document
«
Roland Barthes écrit « Bichon chez les Nègres », dans Mythologies, en 1957.
Il écrit cet essai lors d’une
période de monté de l’indépendantisme et où le racisme et la discrimination commence à être remis en
cause par le soulèvement d’homme comme Martin Luther King ou Mandela.
Barthes fait ici la critique, c’est -
à -dire qu’il émet un jugement, ici négatif, des préjugés des européens et plus particulièrement des français
sur les noirs.
Il fait référence dans ce texte à un reportage de Paris Match qui racontait le voyage d’un couple
d’instituteurs et de leur enfant dans des pays d’Afrique.
Cet article faisait une représentation des peuples
noirs dégradantes et véhiculait de nombreux clichés.
Nous pouvons nous demander si aujourd’hui encore, les français ont de nombreux préjugés sur les
peuples d’Afrique.
Nous allons démontrer que cette critique peut encore être d’actualité.
Puis nous
montrerons en quoi, au contraire, la critique de Barthes a une portée limitée.
Nous ferons enfin la synthèse
de ces deux avis.
Aujourd’hui toujours, les noirs sont perçus sous le regard de nombreux préjugés.
Caricature nombreux
Les africains sont encore vu sous un côté puéril et festif.
En effet Barthes dénonçait à son époque déjà
le fait que les africains avaient l’air, perçu par les yeux d’un enfant, de « guignols ».
Ils sont encore souvent
représentés comme des guignols comme lorsque lors de spectacles humoristiques, où l’on se moque de leur
accent ou de leur culture.
Leur art baroque, chargé et non conforme est vu comme enfantin et peu travaillé.
La photographie de Philippe Michel, assez récente, montrant un concours de beauté masculine, dénote un
préjugé de festivité chez les africains à travers leur maquillage, déguisement et les plumes qu’ils portent.
De
plus, cette photographie montre aussi la particularité des relations homme et femme et porte à un certain
mépris de cette différence.
Aujourd’hui, la festivité des africains est mise en avant par la diffusion de
musiques festives, très rythmées.
Les africains sont ainsi toujours, comme le disait Barthes, « réduit à une
fonction parasite, celle de distraire les hommes blancs ».
Sauvage
Les pays d’Afrique sont également vu comme sous-développés avec un manque d’éducation total.
Dans
l’imaginaire collectif, partout en Afrique, les bidonvilles abondent et l’hygiène est inexistante.
Cette vision
est confortée par de nombreux reportages rapportant la pauvreté des pays d’Afrique en montrant la pauvreté
extrême et le manque de propreté flagrant.
Ou bien, c’est l’image de petites tribus vivant dans des villages
rudimentaires que les français ont, comme la tribu des Moshi en Tanzanie, prise en photographie par
Roger-Viollet en 1907.
La notion de tribu a une connotation négative dans les mœurs, elle connote un côté
primitif et sauvage qui est mis en avant dans cette photographie.
L’image de la tribu et de la primitivité est
encore existante et est présentée dès l’enfance avec un film d’animation comme Kirikou et la Sorcière en
1998 qui se situe dans un petit village pauvre d’Afrique et met en scène des personnages dévêtus, proches de
la nature et de la magie.
De plus les africains n’ont pas d’accès facile à l’éducation.
Le manque d’accès à
l’éducation est raconté par les histoires des grands marathoniens kenyan ou éthiopien qui couraient des
kilomètres pour rejoindre leur école et par des photographies de classes surchargés avec des dizaines
d’élèves debout ou assis par terre.
Par extrapolation, les africains sont alors vus comme non instruits.
Généralement
Mais le plus important préjugés à propos des noirs, est leur tendance à l’agressivité.
La même
photographie de Roger-Villier montre des hommes armés, en tenue de combat et évoque ainsi leur tendance
belliqueuse malgré le ridicule de leur armes rudimentaires.
Cet apparence agressive démontre le fait que les
noirs aiment se battre mais le ridicule de leur équipement arriéré montre que ces guerres ne sont pas
sérieuses et qu’ils se battent donc pour des motifs inutiles.
Les médias continuent à véhiculer aujourd’hui.
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