Roger Mathé écrirait en 1972: « Notre époquesemble impropre à l'aventure ». Le besoin d'aventure vous paraît-il vif, aujourd'hui? Sous quelles formes peut-on le satisfaire?
Publié le 13/07/2020
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« 1. S'il n'est pas aussi violent qu'il a pu l'être, il n'en existe pas moins: randonnées, épreuves sportives, voyages ; mais tout cela est en fait presque intégralement planifié, préparé, et l'imprévu disparaît. 2. Il se peut donc que ce soit AILLEURS que l'on rencontre cette aventure : par exemple dans des activités socio-économiques, dans l'ouverture de commerces (restauration ou autres), dans la création d'entreprises, peut-être même dans le jeu. 3. L'aventure, c'est peut-être, de façon paradoxale, dans l'attente qu'on la trouvera: attendre le départ d'un avion dans un aéroport de la région pari. sienne ; faire la queue pour un concert, sans être sûr d'avoir une place, courir le risque d'être déçu par un voyage pendant lequel il ne se passera rien; l'aventure est peut-être au coin de la rue, et serait dans ce cas bien superficielle. Finalement, des aventures «médiocres» ou moyennes et peu compromettantes, pour une société plus ou moins nantie et qui ne peut que « fantasmer » autour d'elles. 4. Et puis, l'aventure, ce n'est peut-être que la satisfaction épidermique d'une société repue et revenue de tout. Parcourir des kilomètres à pied, prendre le « risque » de ne pas bien manger, ou affronter les intempéries comme quelque chose de pittoresque, ne seraient peut-être pas des situations délibérément recherchées par un Indien du Tamil Nadu. Or, c'est pourtant ce que nous appelons l'aventure. ...»
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