Robinson (Joan)

« 1 / 2 25 septembre 1968 Série D-48 Fiche No 2623 Robinson (Joan) 1.

L'économiste britannique Joan Robinson, l'une des premières femmes ayant acquis une réputation internationale dans cette spécialité, appartient à la génération posté­ rieure à Keynes.

Ses travaux ont été fortement marqués par la " Théorie générale de l'Emploi, de l'Intérêt et de la Monnaie ...

Elle se situe à l'aUe gauche, socialisante, des néo-keynesiens, aux côtés d'économistes comme Lerner ou Kalecki, se di§tinguant ainsi de théoriciens plus " libéraux ..

comme Harrod, Hansen ou Samuelson.

Travail­ liste, Joan Robinson a consacré plusieurs études à réfuter certaines thèses marxistes, notamment sur la paupérisation.

2.

Dans de nombreux domaines, Joan Robinson a développé et approfondi la pensée keynesienne.

On lui doit notamment une « Introduction à la Théorie de l'Emploi ,.

(traduite en français en 1948), « Essays in the Theory of Employment ..

, «The Rate of lnterest ..

, «The Accumulation of Capital ...

Parus coup sur coup en 1963, deux de ses ouvrages tentent une synthèse: "Essays in the Theory of Economie Growth ..

(Essais sur la Théorie de la Croissance économique) où elle conteste la réalité des cycles économiques, et " Economie Philosophy ...

3.

Joan Robinson est née le 31 octobre 1903.

Son père était officier supérieur.

Après des études secondaires à l'Ecole Saint-Paul de Londres, elle entre au Girton College de Cambridge.

Elle n'a pratiquement pas quitté cette ville depuis.

Passionnée de recherche théorique, elle s'applique à démonter les mécanismes économiques.

Tout au long de sa vie, elle mène de front recherche et activités universitaires.

En 1931, à 28 ans, elle est nommée maitre de conférences d'économie politique à l'Université de Cambridge.

Sa carrière se déroule régulièrement à partir de cette date.

Elle gravit successivement tous les échelons jusqu'à sa nomination de professeur en 1965.

4.

C'est en 1933, elle a alors 30 ans, que son premier ouvrage la fait connaître.

«The Economies of lmperfect Competition " (L'Economique de la Concurrence imparfaite) parait en même temps que l'étude de l'Américain Edward Chamberlin "The Theory of Monopolistic Competition ..

(La Théorie de la Concurrence monopolistique).

Tous deux défendent, à quelques variantes près, des thèses similaires.

Contrairement à !:opinion couramment admise jusque-là, ils affirment que c'est la situation de monopole et non la concurrence parfaite qui doit être prise comme base pour établir une théorie des marchés.

Les travaux de Joan Robinson sur l'oligopole ont été ultérieurement repris par W.

Fellner et Machlup.

Ces derniers ont établi une classification et proposé une théorie de leur comportement.

5.

Le nom de Joan Robinson reste particulièrement attaché au théorème des élasti­ cités critiques.

Analysant les mécanismes du marché des changes, l'économiste bri­ tannique a tenté de mettre en évidence les raisons qui font qu'une dévaluation entraîne un «effet norrnal ..

(c'est-à-dire la formation d'un excédent additionnel de la balance commerciale) ou un cc effet pervers,.

(c'est-à-dire un déficit additionnel).

Ces condi­ tions dépendent, selon elle, de la plus ou moins grande élasticité des fonctions d'offre (exportations) et de demande (importations). 2 / 2. »