ROBERT BRESSON
Publié le 06/12/2021
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NOTICE BIOGRAPHIQUE
Réalisateur français né à Bromont-Lamothe, dans le Puy-de-Dôme, le 25 septembre 1907. Après des études secondaires au Lycée Lakanal, à Bourg-la-Reine, Robert Bresson se tourne vers la peinture, puis vers le cinéma en réalisant un moyen métrage satirique LES AFFAIRES PUBLIQUES, en 1934, avec le clown Béby. On n'a pas retrouvé de copies de ce film. On aperçoit aussi le nom de Bresson aux génériques de JUMEAUX DE BRIGHTON (Claude Heymann en 1936) et de COURRIER SUD (Pierre Billon en 1937) comme co-scénariste et co-adaptateur. En 1939 il travaille quelques jours avec René Clair qui tourne alors AIR PUR (film inachevé). Après un an passé daüs un camp de prisonniers de guerre, Bresson réalise LES ANGES DU PÊCHÉ, d'après une idée du R.P. Brückberger sur des dialogues de Jean Giraudoux. C'est le début d'une carrière qui semble s'orienter vers les adaptations littéraires. LES DAMES DU BOIS DE BOULOGNE s'inspire d'un extrait du Jacques le Fataliste de Diderot. Jean Cocteau en écrit les dialogues.
Il adapte ensuite Bernanos dans LE JOURNAL D'UN CURÉ DE CAMPAGNE. L'esthétique de Robert Bresson s'affirme : primauté accordée à l'itinéraire spirituel ou mystique de ses héros, refus de tout effet spectaculaire, neutralité de la diction, rigueur des cadrages qui ne veulent exprimer que l'essentiel. Les critiques parlent même d'une sorte d'esthétique de l'ascèse. Imperméable à toutes les modes ou toutes les révolutions stylistiques, Robert Bresson confirme opiniâtrement ses constantes de style, qui débouchent de plus en plus sur l'abstraction. C'est ainsi qu'il met en images le récit d'évasion du Commandant Devigny dans UN CONDAMNÉ A MORT S'EST ÉCHAPPÉ. Les films suivants confirment sa maîtrise de créer l'émotion par la recherche de l'abstrait et de la distanciation. Ses personnages sont désormais incarnés par des acteurs ou des amateurs inconnus. L'image et le son refusent systématiquement le superflu décoratif ou l'expressionnisme.
On s'accorde à reconnaître l'extrême attention que porte Robert Bresson à la bande sonore de ses films, il s'en est expliqué dans un livre de réflexions (Éd. Gallimard) : « Ce qui est pour l'oeil ne doit pas faire double emploi avec ce qui est pour l'oreille. On ne peut être à la fois tout oeil et tout oreille. Si l'oreille est tout .entière conquise ne rien donner à
Lorsqu'un son peut remplacer une image supprimer l'image ou la neutraliser. L'oreille va davantage vers le dedans et l'oeil vers le dehors. Il ne faut pas qu'image et son se prêtent main forte mais qu'ils travaillent chacun à leur tour par une sorte de relais... Puissance du cinématographe qui s'adresse aux sens de la vue et de l'ouïe de façon réglable.
On reconnaît maintenant comme des sommets d'épure des oeuvres aussi personnelles que PICKPOCKET (considéré par beaucoup comme son chef-d'oeuvre) LE PROCÈS DE JEANNE D'ARC, AU HASARD BALTHAZAR, MOUCHETTE, UNE FEMME DOUCE, qui inaugure ses films en couleurs, QUATRE NUITS D'UN RÊVEUR et surtout LANCELOT DU LAC. Dans son style si particulier qui inspire directement des cinéastes comme Benoît Jacquot et Gérard Blain, Robert Bresson dénonce avec amertume la civilisation de masse qui détruit l'individu dans LE DIABLE PROBABLEMENT.
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- C,. E. 26 janv. 1923, de ROBERT LAFRÉGEYRE, Rec. 67