RITE

Cérémonial instauré par un individu ou par un groupe social. Chaque groupe humain stable a besoin de signes pour raviver la conscience collective, pour souligner sa pérennité. C'est à cela que sont destinés les rites. Ils forment un mode de communication émotionnelle entre les membres du groupe. Chacun se dépouille de son individualité pour se hisser vers une conscience collective dans une participation essentielle qui renforce le lien social au niveau le plus profond. Dans les sociétés archaïques, les rites ne sont pas un quelconque agrément folklorique, ils ne se contentent pas de symboliser, ils sont réellement ce qu'ils représentent. L'initiation, qui confère à l'adolescent un nouveau statut social, est censée le transformer effectivement à travers les diverses épreuves qu'il doit traverser. Des pratiques sembuvables, mais dont le sens est moins direct, se retrouvent dans toutes les sociétés ; elles se perpétuent dans notre civilisation, sous des, prétextes divers, religieux, patriotiques, corporatifs. Si la croyance affichée n'est pas partout la même, la signification profonde du rite varie peu.

Les rituels de la politesse ne doivent pas être pris non plus comme le résultat d'un dressage arbitraire et suranné. Ils répondent à un besoin : affirmer l'appartenance au groupe. Celui qui veut échapper à de telles conventions est vite amené à en créer d'autres pour parvenir à un mode de communication plus authentique. Les rites apparaissent avec les premières habitudes chez l'enfant : sucer son pouce, pétrir son drap ou son oreiller avant de s'endormir, etc. L'adulte, en général, se débarrasse de ces petites manies compulsives. Mais elles reparaissent chez le névrosé et le malade mental.