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RIRE & SAVOIR LA LITTERATURE D’IDEES DU XVI-XVIII E SIECLE GARGANTUA

Publié le 21/06/2024

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« RIRE & SAVOIR LA LITTERATURE D’IDEES DU XVI-XVIII E SIECLE GARGANTUA “Rire” et “savoir” sont a priori 2 mots contradictoires.

Le rire procure de la joie et du bien-être tandis que le savoir est associé à l’effort et au travail.

Pourtant, tous deux ont en commun de permettre l’épanouissement de l’Homme et son bonheur.

Dans le prologue de Gargantua, Rabelais soutient qu’il est question, dans son livre, de “moqueries, folâtreries et menteries joyeuses”, mais qu’il faut aller au-delà et “rompre l’os et sucer la substantifique moelle” afin d’accéder aux connaissances qui concernent autant “notre religion que l’état politique et la vie économique”.

Les auteurs instruisent donc leur public par le rire en suivant le principe de “placere et docere” énoncé par Aristote. Rire, c’est se divertir et s’instruire Le rire en littérature s’apparente au divertissement.

Rabelais divertit son lecteur grâce à des personnages hors du commun comme Pantagruel et Gargantua qui sont des géants.

Le récit fictif des aventures rocambolesques et merveilleuses d’un héros plaît au lecteur.

Par exemple, la naissance de Gargantua est drôle car il sort de l’oreille gauche de sa mère. La Fontaine, dans ses fables, crée une ambiance légère, amusante et accessible en usant de la personnification, donc en attribuant des caractéristiques humaines à des animaux.

De plus, il mobilise l’humour dans ses fables qui sont avant tout des allégories ayant pour but d’amuser le lecteur pour mieux l’instruire. Molière, dans ses comédies, aborde des sujets sérieux avec humour, exagérant les traits de caractère de ses personnages afin de libérer l’homme de ses angoisses. Ces auteurs sont satiriques car ils critiquent la société dans laquelle ils vivent et mettent en avant des défauts humains par le rire.

Il s’agit donc de se moquer des personnages en les tournant au ridicule.

Cela permet une prise de conscience chez le lecteur. Le rire est donc au service des idées de l'auteur, donc le vecteur du savoir. Comment faire rire? Il y a une utilisation de procédés comiques.

Rabelais use d’un vocabulaire familier, comme au chapitre IV de Gargantua “Voici à quelle occasion et de quelle manière Gargamelle enfanta.

Et si vous ne le croyez pas, que le cul vous échappe”.

Dans son œuvre, il utilise le champ lexical de la scatologie, fait des néologismes (ex: “torcheculatifs”) et donne des détails scabreux sur les excréments de Gargantua.

Les jeux de mots sont légions dans les romans rabelaisiens et notamment les calembours et les contrepèteries.

Il fait aussi rire son lecteur grâce à la parodie de romans de chevalerie. Quant à Molière ou encore La Bruyère, ils utilisent la caricature.

Les auteurs rient également de sujets sérieux dans leurs œuvres, par exemple ils évoquent et se moquent parfois du savoir et de l’éducation. Dans le Malade Imaginaire comme dans Gargantua, les individus pédants et le jargon latin sont tournés au ridicule. Voltaire, lui, dans Candide, rit également du savoir à travers le personnage de Pangloss.

Celui-ci enseigne la “métaphysico-théologo-cosmolo-nigologie” qui est une science fantaisiste inventée par lui-même et non sans humour puisque si l’on observe le terme “nigologie” on peut constater que cela signifie “sciences des nigauds”. Une soif de savoir Les œuvres appartenant à la littérature d’idées permettent de partager le savoir et de le diffuser, elles sont donc pédagogiques.

Cela est facilité par l’invention de l’imprimerie au XVè siècle.

Rabelais, qui était moine et médecin, a largement abordé les thèmes de la religion de la médecine dans ses romans.

Au siècle des lumières, la diffusion du savoir et des connaissances au plus grand nombre est au cœur d’une œuvre unique qui n’est d’autre que l’Encyclopédie.

Il s’agit de sortir les lecteurs de leur ignorance et de les délivrer de certains préjugés.

Du XVIe au XVIIIe siècle, la problématique de l’éducation est au centre des préoccupations et est l’un des fondements des valeurs humanistes. Gargantua Auteur = François Rabelais (1483-1553) Date de parution = 1534 Mouvement littéraire = Humanisme (= l’Homme peut être bon et choisir sa propre vie) Résumé Gargantua arrive au monde après avoir été porté pendant 11 mois par sa mère qui lui a donné naissance par l’oreille.

Après avoir été instruit par différents professeurs, il se rend à Paris à dos de jument.

Le royaume de son père étant envahi par les troupes de Picrochole, Gargantua vole à son secours aidé par Frère Jean.

Ce dernier lui fera construire l’abbaye de Thélème pour le remercier. Thèmes principaux L'ÉDUCATION = Ce roman fait la satire de l’éducation dispensée par les sophistes et théologiens de la Sorbonne.

En effet, au chapitre 14, nous constatons que cette éducation est d’abord basée sur l’apprentissage de bases comme l’alphabet.

Mais, que l’emploi du temps de Gargantua est rapidement répétitif et les actions les mêmes.

Donc, il passe d’être une personne inventive a être quasiment un animal qui est incapable de répondre à des questions simples. “ Il est en vain de vous levez avant le jour “ (chapitre 21) = cette citation nous montre le côté manipulateur des sophistes Cette éducation est donc un échec et Gargantua passe d’une éducation scolastique à une plus noble, celle de Ponocrates qui est proche des idéaux humanistes.

Cette nouvelle éducation est basée sur la richesse de l’apprentissage, le plaisir, le développement de l’esprit critique et pas de formalité religieuse.

Donc, il passe davantage de temps sur le soin de l’âme et du corps. LA GUERRE = Rabelais inclut la guerre dans son récit de manière contemporaine en mélangeant hyperréalisme et merveilleux.

Par exemple, avec le géant jouant de sa taille et qui évacue les rivaux rapidement au chapitre 36.

Mais, l’art militaire est aussi présenté avec précision du recrutement de l’armée au passage de zone difficile.

De plus, les scènes guerrières sont violentes et le ton noble.

Donc, le récit de la guerre est vu comme un terrain de jeu physique et verbal. La guerre est l'aberration suite à des querelles minimes (ex: celle des fouaciers et des bergers) et avec des êtres maladifs pour la violence et la conquête (ex: Picrochole qui est un tyran impulsif et assoiffé de pouvoir).

Ceci est l’opposé de Gargantua vu comme le “roi des philosophes”.

On comprend donc, les bienfaits de l’éducation car il apprend à se battre et est devenu un grand stratège puisqu’il gouverne et ordonne.

Mais, il fait cela avec justice et complaisance. “ Mais, malgré tout, je n’entreprendrais pas de guerre avant d’avoir essayé de gagner la paix par toutes les solutions et tout les moyens.

C’est ce à quoi je me suis résous” (chapitre 28) = nous montre la volonté de Grandgousier de préserver la paix LA RELIGION = Rabelais est un auteur anciennement moine.

La religion est au cœur des préoccupations humanistes et fait l’objet de satires.

Dans Gargantua, les pèlerins dont Grandgousier critique la vaine superstition, les théologiens et leurs discours sans fond, les moines qui face aux dangers au chapitre 27 organisent une réunion et chantent, frère Jean qui boit, gloutonne et se moque des savants représentant une caricature des mauvais moines. Malgré cette satire, les personnages sont tout de même représentés de manière positive comme des personnes actives, vives et joyeuses. “ Mais alors, vous serez papillons, et ce gentil papegai serait un parfait papelard” (chapitre 12) = nous montre la naïveté des papes qui répètent le message erroné de la Bible traduite par les moines Biographie de l’auteur François Rabelais est né en 1483 en Touraine.

Après avoir commencé ses études de droit et de médecine, il devient moine et est nommé médecin à l'Hôtel-Dieu à Lyon.

En 1537, il est reçu docteur en médecine et enseigne à Lyon et à Montpellier.

En parallèle à ses études, il publie Pantagruel en 1532 sous le pseudonyme Alcofribas Nasier qui est l’anagramme de son nom et deux ans plus tard, Gargantua.

Il meurt en 1553 à Paris. Le parcours dans Gargantua Gargantua est une œuvre humaniste où le sérieux côtoie le grotesque et le carnavalesque, et où les traits d’esprit et les termes scientifiques se retrouvent aux côtés d’expressions grossières voire scatologiques.

Rabalais réussit à faire rire son lecteur tout en le faisant réfléchir aux réalités de son époque.

Chaque chapitre est un prétexte au développement d’une leçon qui met en avant les idéaux humanistes. Un roman “moderne” L’originalité réside dans le fait d’offrir à ses personnages et à leurs aventures une force comique doublée d’une dimension morale.

Il veut plaire à ses lecteurs en s’inspirant d’un genre populaire, le roman de chevalerie, qu’il parodie par l’utilisation de l’humour, de l’ironie et de la satire.

Le comique est si présent dans son œuvre qu’il est possible d’en relever toutes les formes: le burlesque, le grotesque, l'héroï comique, les recours aux calembours, les contrepèteries et les jeux de mots.

La nouveauté est donc de placer le rire au service du sérieux en mêlant la fantaisie à la réflexion philosophique.

Les récits amusants et pittoresques des aventures de Gargantua cachent des idées sur l’éducation, la religion et la guerre, donc au final, la manière de gouverner.

De plus, Gargantua est.... »

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