Richard Parkes BONINGTON:VUE DU GRAND CANAL DE VENISE.

« Richard Parkes BONINGTON VUE DU GRAND CANAL DE VENISE Limpidité des ciels, fluidité des eaux, finesse du trait, chef-d'œuvre de lumière blonde sous le soleil ..• Comment s'étonner du succès que remportèrent très vite de telles œuvres? Bonington, malgré sa jeunesse, était très admiré de ses contemporains: Delacroix par­ tageait son atelier avec lui et l'accompagna à Londres en 1825, tandis que Cc::>rot s'exta­ siait sur la qualité de ses toiles .

De plus, son souci de l'impression première, san goût pour le travail en plein air, sa grande liberté de style allaient faire de lui l'un des précurseurs les plus importants de l'impressionnisme.

LE CONTEXTE Arrivé à Venise en avril 1826, en compagnie de son ami Charles Rivet, Bonington travaille avec une grande énergie, entrecoupée de moments de découragement quand le temps est maussade.

« L'ard\itecture, qui lui a fourni en Normandie et à Paris tant de motifs de tableaux intéressants, l'accapare ici entière­ ment, et ce paysagiste si délicat des effets de la lumière sur les plages de la M~nche, étu­ die avec la même ardeur les pala1s et les ter­ rasses de Venise.

On a de lui une foule de croquis pris sur le Grand Canal, sur les places , au Lido»,.

raconte Dubuisson, l'un des biographes du pemtre.

LA SITUATION Début mai, le temps, qui jusque-là avait été très pluvieux, se remet au beau, et de bonnes nouvelles arrivent de Paris pour le peintre.

Tous les tableaux qu'il avait réalisés ont été vendus: le voici donc à la tête d'une coquette somme de sept à huit mille francs, de quoi s'acheter une maison, comme le lui conseille son ami Rivet.

Mais le malheureux Bonington n'en aura pas le temps ...

LA COTE Bonington étant mort prématurément, on ne trouve pratiquement pas de toiles en circulation.

Il existe en revanche des lithographies et de nombreux dessins.

Un dessin à l'encre a changé de main pour 150000 FF (30000 dollars) à Londres en 1993.

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~··~--~ ~~ LE LIEU Le pont du Rialto , que l'on aperçoit en ocre grisé au fond, fut pendant longtemps le seul moyen de traverser le Grand Canal, les deux autres ponts ayant été construits l'un au XIX• et l'autre au XX• siècle.

La passerelle d'origine était en bois, et ce pont en pierre, qui date de 1588, repose sur six mille pilotis de chaque côté.

Artère principale de Venise, le Grand Canal, que l'historien Philippe de Commynes considérait au XV• siècle comme «la plus belle rue que je crois être en tout le monde », est à lui seul un résumé de l'histoire de la cité des Doges.

Sur ses rives s'élèvent en effet des palais de tous les styles et de toutes les influences.

Quant au palais San Bernardo, il constitue l'un des meilleurs exemples du gothique fleuri de Venise.

Le Quai des Esclavons et le palais des Doges, à Venise.

Comme à l'accoutu mée, Bonington traite les personnages avec beaucoup de soin.. »