Rhodésie

« 1 / 2 1" novembre 1967 Série 0-1 Fiche No 2055 Rhodésie 1.

Le 11 novembre 1965, le gouvernement de Salisbury, dirigé par lan Smith, proclame unilatéralement l'indépendance de la Rhodésie.

La sécession secoue gravement le Commonwealth et l'Afrique entière.

Le gouvernement britannique échoue dans ses tentatives de négociations.

Deux ans plus tard, malgré le boycott de l'ONU, le gouver­ nement blanc de Salisbury n'a fait que durcir ses positions.

2.

La Rhodésie compte 4 359 000 habitants: 4 000 000 d'Africains, 300 000 Blancs et une très faible minorité asiatique.

En vertu de la politique de ségrégation appliquée par le gouvernement, 95 "la de la population est privée de toute existence juridique.

Les 300 000 Blancs (5 %) qui détiennent les postes de commande dans tous les domaines sont les seuls à disposer du droit de vote.

3.

Le territoire de la Rhodésie (389 362 km 2 ) a été conquis à la fin du Xl Xe siècle, non par l'armée, mais par la British South African Company.

C'est d'ailleurs du nom d'un directeur de cette dernière, Cecil Rhodes, qu'elle reçut son nom de Rhodésie.

L'or, le chrome, l'étain, le cuivre et le tabac constituent ses principales ressources économiques.

Le barrage hydro-électrique de Kariba, édifié sur la frontière séparant la Zambie de la Rhodésie, alimente en énergie électrique les entreprises des deux pays.

Coincé entre la Zambie, le Mozambique, le Botswana et l'Afrique du Sud, le pays est relié à l'extérieur par deux voies ferrées: Salisbury-Johannesburg et Salisbury­ Beira (qui représente la meilleure voie d'évacuation pour le cuivre zambien).

4.

Lors du référendum de 1923, les électeurs blancs optent pour le statut d'autonomie interne contre l'intégration à l'Afrique du Sud.

Devenue ainsi territoire de souveraineté britannique, la Rhodésie est intégrée en 1953 à la Fédération de l'Afrique centrale (Rhodésie du Nord -Rhodésie du Sud -Nyassaland), dissoute en 1963.

Les élections de 1961 aboutissent à la victoire des extrémistes du « Dominion Party" (devenu le "Rhodesian Front») et précipitent les événements.

L'ancien premier ministre, Winston Field, leader de la formation modérée " United Federation Party "• doit bientôt s'effa­ cer devant les partisans de la proclamation unilatérale de l'indépendance.

5.

Soutenue aussi bien par le parti au pouvoir, le " Rhodesian Front "• que par l'opposition dirigée par sir Roy Welensky (ancien premier ministre de la Fédération), la sécession n'a pourtant été reconnue " de jure " par aucun pays.

Après l'échec des pourparlers avec le gouvernement britannique, le Conseil de sécurité de l'ONU impose le boycott de la plupart des exportations rhodésiennes et décide l'embargo sur les livraisons d'armes et de munitions à destination de Salisbury.

Privée d'existence légale, la Rhodésie résiste cependant grâce à la reconnaissance cc de facto ..

de l'Afrique du Sud et du Portugal qui refusent d'appliquer les sanctions économiques.

6.

Interdits, privés de leurs leaders incarcérés, les deux partis africains de Rhodésie, le cc People Caretaker Council ..

(PCC) qui a succédé au ZAPU de Josua Nkomo, et le cc Zimbabwe African's Union,.

(ZANU) du révérend Ndabaningi Sithole, n'arrivent pas à s'entendre.

La population non européenne n'a réagi jusqu'à présent que par quelques raids de nationalistes africains. 2 / 2. »