RFA 1986-1987 Le poids des petits partis
Publié le 10/09/2020
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RFA 1986-1987
Le poids des petits partis
En 1986 et au début de l'année 1987, la République fédérale d'Allemagne a vécu à
la cadence "infernale" des échéances électorales.
Outre les élections au
Bundestag, la période a été marquée par une succession de scrutins régionaux
qui, plus que jamais, rythment la vie politique allemande.
Ils prennent d'autant
plus d'importance que le jeu est très ouvert.
Tout dépend à chaque fois du poids
des petits partis, les libéraux (FDP) et les nouveaux venus, les Verts (Die
Grünen) ; dans l'ensemble, ils ont amélioré leurs positions au détriment des
grandes formations.
Tant les démocrates-chrétiens (CDU-CSU), de par les carences
et les hésitations du chancelier Helmut Kohl, que les sociaux-démocrates (SPD),
en pleine crise d'identité, pâtissent d'un manque de crédibilité.
Dans le Land de Basse-Saxe, la CDU a perdu le 15 juin 1986 sa majorité absolue
et s'est alliée au FDP.
La CSU de Franz Josef Strauss a conservé le 11 octobre
sa mainmise sur la Bavière tout en reculant de...
58,3 à 55,8% des voix ; pour
sa part, le SPD bavarois a subi un grave revers.
De même, le 9 novembre, les sociaux-démocrates ont perdu leur majorité absolue
au parlement de la ville-État de Hambourg.
Les Verts hambourgeois - réputés pour
leur "intégrisme" - refusant toute coopération avec le SPD, la métropole de la
Hanse devenait ingouvernable.
Des élections anticipées ont redistribué les
cartes le 17 mai 1987.
Après une longue absence, les libéraux hambourgeois,
franchissant la barre fatidique des 5%, ont réussi leur rentrée parlementaire et
se sont alliés avec les sociaux-démocrates qui ont ainsi sauvé la mise.
Le 25 janvier 1987, au terme d'une campagne électorale hivernale et morne, la
coalition au pouvoir à Bonn a été reconduite.
Le programme des
démocrates-chrétiens tenait en un mot: "Continuons!" (Weiter so, Deutschland!)
Mais les élections au Bundestag n'ont pas valu au chancelier Kohl le triomphe
espéré, bien au contraire.
La CDU-CSU a reculé de 48,8 à 44,3%, tandis que son
petit partenaire FDP avançait de 7 à 9,1%.
Désormais, les libéraux et notamment
leur ministre des Affaires étrangères, Hans-Dietrich Genscher, à l'avant-garde
sur les questions du désarmement, sont mieux à même d'imposer leurs vues.
Le SPD perd la boussole
Le SPD, faute de partenaires, prétendait à la majorité absolue et a mené une
campagne en dépit du bon sens.
Il est tombé de 38,2 à 37%, son plus mauvais
score depuis 1961.
Son candidat à la chancellerie, Johannes Rau, le
ministre-président du plus grand Land allemand, la Rhénanie-Westphalie, a été
lâché par l'aile gauche du parti qui le jugeait trop modéré.
Les tensions
internes au sein d'un SPD déboussolé, en quête d'une stratégie plausible, ont
abouti peu après les élections fédérales à la démission - dans des conditions
rocambolesques - du président du parti et de la figure de proue de la
social-démocratie allemande, Willy Brandt.
Désormais, l'homme fort est Oskar
Lafontaine, ministre-président du Land de Sarre et tenant de l'aile gauche du
SPD.
Quant aux Verts, malgré leurs déchirements entre une aile "réaliste" qui
préconise une alliance avec le SPD et une aile "fondamentaliste" qui voudrait
rester pure et dure, ils ont progressé de 5,6% à 8,3%.
Ce petit parti encore
immature a confirmé qu'il n'était pas un phénomène éphémère de la politique
allemande.
Les Verts ont profité jusqu'à un certain point de l'émotion provoquée
dans l'opinion publique allemande par la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, la
pollution du Rhin à la suite de l'incendie dans une usine chimique du groupe
Sandoz, et par les nombreuses alertes au smog - avec interdiction de circuler -
dans certaines grandes métropoles de RFA.
A plusieurs reprises au cours de
l'année 1986, des affrontements parfois extrêmement violents se sont produits.
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