RFA 1980-1981 L'effritement de la social-démocratie
Publié le 10/09/2020
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RFA
1980-1981
L'effritement de la social-démocratie
L'année 1980 a surtout été marquée par des élections régionales et fédérales.
Bien que les partis gouvernementaux SPD (sociaux-démocrates) et FDP (libéraux)
aient dans l'ensemble obtenu des résultats favorables, ils ont été confrontés à
de nombreuses difficultés qui risquent de mettre fin prématurément à leur
coalition.
En mars et avril, lors des élections régionales du Bade-Wurtemberg,
de la Sarre et de la Rhénanie du Nord-Westphalie, la stabilité gouvernementale
l'emporte: aucune majorité ne change dans chacun des trois Länder.
Pour l'opposition chrétienne-démocrate (CDU), qui enregistre un léger recul, il
se confirme que la candidature de Franz Josef Strauss provoque un phénomène de
rejet.
Cette tendance se retrouve aux élections fédérales du 5 octobre 1980, à l'issue
d'une campagne opposant le chancelier sortant Helmut Schmidt et Franz Josef
Strauss, ministre-président de Bavière.
La coalition socialiste-libérale
(SPD-FDP) l'emporte nettement avec 53,5% des voix et 18 sièges supplémentaires.
En perdant 4,1% des voix et 17 sièges, la CDU-CSU fait un des plus mauvais
résultats de son histoire.
Elle reste cependant le parti le plus important du
Bundestag.
Après les élections, la position d'Helmut Schmidt s'affaiblit rapidement.
Les
partis gouvernementaux disposant d'une confortable majorité parlementaire, la
discipline n'est plus pour eux une préoccupation essentielle.
La très faible
progression du SPD, le 5 octobre 1980, montre que l'"effet" Schmidt s'émousse.
Elle rend le chancelier plus vulnérable vis-à-vis de son aile gauche, qui sort
renforcée des élections.
De graves dissensions apparaissent à propos de la
politique nucléaire et du renforcement du potentiel militaire de l'OTAN en
Europe de l'Ouest.
Le chancelier aurait pourtant besoin d'une équipe solidaire et déterminée pour
affronter les difficultés intérieures et internationales qui s'accumulent.
La
montée du chômage et de l'inflation, les faiblesses du deutsche Mark, l'énorme
augmentation de l'endettement public, le déficit considérable de la balance des
paiements et les perspectives d'une croissance zéro en 1981 inquiètent la
population.
Le durcissement des relations Est-Ouest, avec l'arrivée du nouveau
président américain, touche durement la politique allemande, fondée sur la
"détente".
L'élection de François Mitterrand à la présidence de la République
française ajoute également aux préoccupations allemandes.
Le 10 mai 1981, lors des élections anticipées de Berlin-Ouest, provoquées par un
scandale financier qui éclaboussait le gouvernement sortant SPD-FDP, celui-ci
perd le pouvoir au bénéfice de la CDU, qui n'obtient cependant pas la majorité
absolue.
L'entrée à la Chambre des députés d'une "Liste alternative" complique
les problèmes d'arithmétique parlementaire.
Bien que sa stabilité ne soit pas
encore menacée, la République fédérale d'Allemagne paraît être de plus en plus
un pays puissant, mais rendu très vulnérable par ses dépendances extérieures..
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