Réunion (1990-1991)
Publié le 21/09/2020
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Réunion (1990-1991)
Dans cette possession de la France qui a le statut de département d'outre-mer
(DOM), les émeutes survenues fin février et début mars 1991 dans le quartier
défavorisé du Chaudron à Saint-Denis ont constitué les événements les plus
graves depuis vingt ans.
A l'origine de cette flambée de violence qui a fait
onze morts et plus de 350 millions FF de dégâts: la saisie des émetteurs des
stations pirates Télé Free DOM et Radio Free DOM dirigées par Camille Sudre.
Selon le ministre français des DOM-TOM, Louis le Pensec, il s'est agi d'"une
attaque préméditée".
Certains éléments du Parti communiste réunionnais (PCR) de
Paul Vergès ont été soupçonnés d'avoir organisé les troubles.
Le PCR qui
jusqu'alors soutenait la majorité présidentielle a porté plainte contre ces
accusations et annoncé qu'il allait reprendre sa liberté de critique.
Malaise social, mal de vivre dans une île minée par le chômage ont été, plus que
Télé Free DOM, la véritable cause des émeutes.
En 1990, 35% de la population
active était privée d'emploi.
Près de 50 000 personnes (sur une population
totale de 585 000 habitants) bénéficiaient du revenu minimum d'insertion (RMI)
et l'on comptait plus de 100 000 illettrés.
Toute la vie économique locale repose sur les transferts financiers de la
métropole.
La balance commerciale est symptomatique: plus de 10 milliards FF
d'importations pour moins de 1 milliard d'exportations en 1990, essentiellement
du sucre, du rhum, des mélasses et quelques essences végétales.
Mais la misère
côtoie l'opulence.
Les fonctionnaires bénéficient d'une prime qui représente 53%
du salaire de base métropolitain alors que le salaire minimum à la Réunion est
inférieur de 20% à celui de la métropole.
Désireux de renouer le dialogue avec les plus démunis, le gouvernement français
a annoncé, le 17 avril 1991, l'adoption d'un "pacte de solidarité" comprenant 60
mesures en faveur de l'île.
Un "pacte pour l'emploi" a également été proposé..
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