Résumé de quelques poèmes de Baudelaire
Publié le 26/11/2021
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8.
Beauté bizarre : La Beauté, Le beau navire
Cette lecture croisée traite de l’esthétique baudelairienne, de la définition que Baudelaire donne du beau.
Baudelaire affirme que « le beau est toujours bizarre » : selon lui, la sensation que l’on éprouve devant la
beauté est difficilement explicable et contient un part d’étrangeté.
Il n’affirme pas que le bizarre est beau
mais simplement que le caractère indéfinissable du beau le rend mystérieux.
Le sonnet « La Beauté » donne la parole à une beauté allégorique, divinisée et adorée.
Par la prosopopée, la
beauté proclame son pouvoir sur le poète à travers l’amour qu’elle lui inspire, elle se présente comme
éternelle et parfaite.
La beauté apparaît aussi sous l’aspect d’une reine impitoyable qui réduit le poète à l’état d’esclave.
Par la
comparaison au sphinx et au cygne, la beauté se montre comme inaccessible, insaisissable.
L’insistance sur
la fascination exercée par ses yeux fait du mystère de la beauté une sorte d’hypnose qui subjugue le poète.
C’est donc une beauté assez paradoxale que nous présente ici Baudelaire : cruelle et énigmatique, elle
semble plus source d’effroi que de plaisir.
C’est au contraire une beauté plaisante et enchanteresse que décrit le poète dans « Le Beau Navire ».
A
travers la comparaison au bateau, Baudelaire décrit les diverses beautés de Jeanne Duval.
On retrouve ici
beaucoup des images traditionnelles de la poésie galante, notamment l’éloge de la jeunesse et de la
sensualité.
Mais certaines formules étonnent et relèvent de l’esthétique baudelairienne du beau bizarre : la métaphore
des jambes en sorcières et des bras en boas qui étouffent l’amant illustrent les « étranges grâces » que le
poète désigne au vers 10.
Citation : « Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre »
Ouverture : « Hymne à la Beauté »
7.
Outrage à la morale publique : Les Bijoux, Les Métamorphoses du vampire
Cette lecture croisée traite de l’aspect provocateur des Fleurs du Mal à travers deux des six poèmes
censurés pour le délit d’outrage à la morale publique.
Dans « Les Bijoux », Baudelaire décrit une femme nue pendant l’union charnelle avec le poète.
Les bijoux
rehaussent la beauté de la bien aimée, ils sont peut-être aussi une métaphore des attributs sensuels de la
femme (« Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins »).
L’objet du scandale est ici la représentation du
rapport sexuel et surtout l’insistance sur la lubricité de ce rapport malgré les images poétiques qui évitent
un réalisme trop cru.
Dans « Les Métamorphoses du vampire », Baudelaire propose un petit conte fantastique en deux parties :
une première strophe racontant l’union du poète avec une femme qui affirme son pouvoir par la volupté, le
plaisir ; une deuxième strophe avec la découverte effrayante des débris du squelette de cette femme le
lendemain matin.
C’est ici encore la représentation obscène d’une femme lubrique qui suscita le scandale.
L’association de la sensualité à la décomposition de la chair contribue à rendre le poème plus choquant.
Citation : « lorsque j’abandonne aux morsures mon buste […] / Les anges impuissants se damneraient pour
moi »
Ouverture : « Un charogne », « Le Jet d’eau »
6.
La mort n’est pas la fin : La mort des artistes, les deux derniers quatrains du poème « Le Voyage »
Cette lecture croisée traite du rapport de Baudelaire à la mort.
La mort n’est pas considérée comme la fin de
la vie mais plutôt comme une ouverture sur l’inconnu, comme un instrument d’innovation, de création.
Dans le sonnet « La Mort des artistes », Baudelaire formule une sorte d’art poétique : il décrit dans les
quatrains les pénibles efforts de l’artiste au travail ; ces efforts deviennent un véritable martyre dans le
premier tercet avant de présenter l’ultime espoir du poète dans le dernier tercet, à savoir la mort,
synonyme de renouveau et d’épanouissement.
Pour Baudelaire, c’est en se confrontant à la mort que
l’artiste peut créer.
Le pouvoir créateur de la mort est évoqué par la métaphore du voyage dans le dernier poème du recueil («
Le Voyage »).
Dans les deux dernières strophes du poème, le poète s’adresse à la mort comme à un
capitaine qui peut le guider dans un voyage vers l’inconnu et le nouveau.
La mort n’est pas source d’effroi
mais de réconfort pour le poète
qui ne se préoccupe pas de l’au-delà (« Enfer ou Ciel, qu’importe ? »), seul compte pour lui la possibilité de
découvrir ce qui se cache au fond du gouffre..
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