République tchèque (2005-2006): Entre progrès économique et incertitude politique
Publié le 21/09/2020
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République tchèque (2005-2006):
Entre progrès économique et incertitude politique
Bien que le gouvernement sortant, dirigé depuis avril 2005 par Jiri Paroubek
(Parti social-démocrate tchèque, CSSD), pouvait se targuer de bons résultats
économiques, la coalition de centre gauche a été sanctionnée, lors du scrutin
législatif des 2 et 3 juin 2006, par les électeurs qui ont accordé leurs voix au
Parti démocratique civique (ODS), sans pour autant lui assurer de claire
majorité.
Obtenant son meilleur résultat depuis 1990, l’ODS, qui avait remporté
en 2004 les élections régionales et sénatoriales, a obtenu 35,3 % des voix,
contre 32 % au CSSD.
Ces élections législatives ont renforcé les positions des
deux partis dominants et affaibli celles du Parti communiste de Bohême et de
Moravie (KSCM), même s’il est resté la troisième force politique avec 12 % des
suffrages, ainsi que du Parti chrétien-démocrate (KDU-CSL, 7,2 %).
Elles ont
inauguré, en revanche, l’entrée des Verts au Parlement (6,3 %).
Néanmoins, à
l’exception d’une improbable coalition ODS-CSSD, aucune configuration ne
permettait d’obtenir une majorité absolue.
Le parti des Verts est demeuré en
position d’arbitre, acceptant de négocier avec l’ODS et le KDU-CSL, mais
excluant à gauche toute alliance avec les communistes.
Les réactions face à la
présence du KSCM sur la scène politique ont continué d’agiter la société
tchèque, n’en finissant pas de faire face à son passé.
Au nom même de
l’expérience du totalitarisme, la République tchèque a tenté de jouer un rôle au
sein de l’Union européenne (UE) à l’égard des régimes autoritaires, que ce soit
l’Iran, Cuba ou la Biélorussie.
Toutefois, la position de la République tchèque,
qui devra présider l’UE en 2009, n’a pas été simple dans la mesure où les deux
principales formations représentées au Parlement européen, l’ODS et le CSSD,
sont demeurées eurosceptiques et que le président Vaclav Klaus lui-même a refusé
de poursuivre le processus de ratification du Traité constitutionnel européen.
Sur le plan socioéconomique, la période a été notamment marquée par la réforme
de la santé et l’adoption d’un nouveau code du travail, en mai 2005, grâce au
soutien apporté par le KSCM au CSSD.
Par ailleurs, en dépit des tentatives pour
instaurer des systèmes d’alerte communs, notamment avec l’Allemagne, le pays a
continué d’achopper sur la prévention des inondations, qui ont encore frappé la
Moravie et la Bohême.
Tandis que la vie politique tchèque a été émaillée de
violences verbales et physiques, l’économie a affiché sa bonne santé en se
montrant attractive pour de nombreux investisseurs, qu’ils soient anglais
(Tesco), coréen (Huyndai) ou français (Bouygues).
Cette attractivité a résulté
d’un niveau de croissance du PIB établi à 6 % en 2005, d’une inflation
stabilisée à 1,8 %, d’un taux de chômage abaissé à 7,9 % et d’une hausse du
salaire moyen (égal à environ 400 euros).
Si la Commission européenne a de
nouveau critiqué l’insuffisante ouverture à la concurrence du marché de
l’électricité, la République tchèque n’en est pas moins bien ancrée en Europe
comme en a témoigné la venue de John Major, de Tony Blair, de Gerhard Schröder
ou de Daniel Cohn-Bendit, lors de la campagne électorale de juin 2006..
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