République dominicaine (1995-1996)

« République dominicaine (1995-1996) Un jeune avocat de centre-droite, Leonel Fernàndez (quarante-trois ans), a été élu à la présidence le 30 juin 1996, succédant à Joaquin Balaguer (quatre-vingt-neuf ans), le caudillo conservateur qui a dominé la vie politique du pays plus de trois décennies durant.

N'ayant obtenu que 39 % des suffrages lors du premier tour, le 16 mai, L.

Fernàndez a finalement gagné avec 51 % des voix, grâce à une alliance de fortune entre sa formation, le Parti dominicain de libération, et celle du président sortant, le Parti réformiste social-chrétien, dont le candidat (le vice-président Jacinto Peynado) n'avait obtenu que 15 % des voix. Ils ont ainsi barré la route au candidat le plus populaire du premier tour (46 %), le social-démocrate José Francisco Peña Gómez (49 % au second tour), du Parti révolutionnaire dominicain, un Noir dédaigné par l'élite du pays pour ses origines haïtiennes.

Des milliers de Noirs, Haïtiens et Dominicains, avaient d'ailleurs été expulsés du pays vers Haïti avant les élections. Le nouveau président allait devoir affronter une situation socio-économique explosive, suscitée par l'incapacité du gouvernement, à cause de la corruption, de fournir l'électricité à la population.

L'Église catholique et les bailleurs de fonds étrangers s'en sont pris, en juillet 1995, à la "paralysie" du pays, à la corruption du gouvernement, à la pauvreté et au manque de justice sociale.

En 1995, environ 11 000 ouvriers ont perdu leur emploi dans l'important secteur d'activités des zones franches. Malgré ces graves problèmes, les autorités ont publié des résultats économiques indiquant une bonne croissance (globalement 4,8 %) en 1995, et ce dans presque tous les secteurs, suscitant le scepticisme de certains économistes.. »