République dominicaine (1992-1993)

« République dominicaine (1992-1993) La réforme du code du travail et des finances publiques, l'inflation ramenée à 5,9%, la hausse du salaire minimum ont quelque peu réduit les tensions sociales. Parmi les projets de privatisation ont figuré celle de la compagnie nationale aérienne et celle de l'électricité.

Soutenu par la Communauté européenne (CE), le pays a sollicité son admission au sein de la Caricom (Marché commun des Caraïbes); bénéficiaire de 250 millions de dollars de prêts de la Banque interaméricaine de développement (BID), il a souhaité renouveler, après mars 1993, ses accords avec le Fonds monétaire international (FMI) pour poursuivre le rééchelonnement de sa dette. La célébration du "cinquième centenaire de la découverte de l'Amérique et de l'évangélisation", marquée par la visite du pape du 9 au 14 octobre 1992, a été boudée par les autres personnalités étrangères.

L'inauguration du Phare de Colomb, monument de béton, dont le coût a été évalué à plusieurs dizaines de millions de dollars, a suscité la création d'un Comité de résistance dans les quartiers populaires et trois manifestants - dont le dirigeant de la Commission dominicaine des droits de l'homme - ont été tués par la police le 20 septembre. La quatrième assemblée générale de l'Épiscopat latino-américain et caraïbe CELAM a appelé à "la promotion intégrale des peuples" et à une "nouvelle évangélisation [les] prenant en compte". Des clandestins haïtiens au nombre de 40 000 à 50 000 sont revenus en République dominicaine à partir du renversement du président Aristide, toujours considéré pour ses prises de position en faveur des braceros ("coupeurs de canne"), comme un ennemi du pays par les partisans d'un régime autoritaire en Haïti permettant à l'agriculture de profiter d'une main-d'oeuvre bon marché.

Les deux pays se partagent la même île, Hispanid. Compte tenu du rôle qu'exerçait la soeur et conseillère du président Joaquim Balaguer, âgé de 86 ans, la mort de celle-ci a semblé susceptible de se répercuter sur les prises de décisions politiques, tandis que le président de la Chambre des députés, Norge Botello, est apparu comme l'un des hommes montants dans la perspective de l'élection présidentielle de 1994.. »