République dominicaine (1989-1990)

« République dominicaine (1989-1990) L'économie dominicaine est restée l'une des plus dynamiques de la région (croissance des exportations de 11%, poursuite du "boom" des quarante zones franches industrielles, recettes du tourisme).

Mais l'inflation a crû en 1990 de 100% et les prix de certains produits de première nécessité ont explosé (quintuplement du prix du lait en quatre ans).

Le pouvoir d'achat de la classe moyenne s'est dégradé et, surtout, 27% de la population (soit 1,84 million de personnes) étaient classés en dessous du seuil d'extrême pauvreté, le nombre d'analphabètes totaux atteignant 30%, et 75% des jeunes n'ayant pas véritablement accès à l'éducation.

Le secteur de la santé est resté dans un état déplorable, la délinquance s'est accrue et la corruption est demeurée générale. Les services publics sont totalement désorganisés et la distribution d'électricité n'est assurée que quelques heures par jour.

Le nouveau contrat avec l'État haïtien relatif aux coupeurs de canne ne modifie ni leurs conditions de travail dramatiques ni le recrutement forcé par l'armée dominicaine.

L'année 1989 a été marquée par de nombreux conflits sociaux souvent durement réprimés (4 morts les 19-20 juin).

Le peso a perdu la moitié de sa valeur entre 1988 et juin 1990.

Fin septembre 1989, le pays a suspendu le paiement des intérêts de sa dette extérieure (dont le total excède 4,2 milliards de dollars) auprès des banques privées.

En revanche, en décembre 1989, il a accédé aux avantages de la convention Lomé IV prévus dans les accords CEE-ACP (Afrique-Caraïbe-Pacifique), à l'exception des protocoles sucre, banane et rhum. Compte tenu du bilan mitigé du président sortant Joaquim Balaguer (qui a près de 83 ans et est aveugle) et de l'affaiblissement du Parti révolutionnaire dominicain de José Francisco Peña Gomez (corruption des anciens dirigeants, scission de l'aile droite), le Parti de la libération dominicaine de l'ancien président Juan Bosch (80 ans) était donné favori pour les élections générales du 16 mai 1990.

Mais le populisme de Joaquim Balaguer lui a valu des soutiens dans les campagnes, le secteur informel, le bâtiment et parmi certains des plus pauvres.

Après un interminable décompte de voix qui a suscité des accusations de fraude de la part de son principal adversaire, il devait être proclamé vainqueur et entamer, le 17 août 1990, son sixième mandat présidentiel.. »