République dominicaine (1985-1986)
Publié le 21/09/2020
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République dominicaine (1985-1986)
La République dominicaine a vécu en 1985 dans l'attente de l'élection
présidentielle du 16 mai 1986.
De violentes rixes ont ponctué, comme d'habitude,
la campagne électorale (une dizaine de morts).
La formation au pouvoir depuis
1978, le Parti révolutionnaire dominicain (PRD), d'orientation social-démocrate,
n'a pas échappé aux affrontements et aux divisions.
La rivalité opposant le
maire de Saint-Domingue, vice-président de l'Internationale socialiste, José
Francisco Peña Gomez, au candidat officiellement investi, l'ex-président du
Sénat, Jacobo Majluta, a sans nul doute favorisé le vieux leader
(soixante-dix-huit ans) du Parti réformiste social-chrétien, Joaquim Balaguer.
Il a été réélu - il a déjà été trois fois président entre 1966 et 1978 - à
l'issue d'un scrutin mouvementé.
Les résultats (41,56% des voix à Joaquim
Balaguer contre 39,46% à Jacobo Majluta) ont été proclamés après une suspension
du dépouillement.
Le Parti de la libération dominicaine (PLD) de Juan Bosch, né
en 1973 d'une scission (à gauche) du PRD, a réalisé un bon score: 18,37%.
Est-ce
l'annonce de la fin du bipartisme de fait en vigueur depuis vingt ans?
La redistribution des cartes politiques s'est opérée sur fond de crise
économique.
Durant la dernière année de son mandat, placé sous le signe de
l'austérité (version FMI), le président sortant, Jorge Blanco, s'est contenté de
gérer les affaires courantes.
Le déséquilibre des comptes extérieurs s'est
accentué et la dette extérieure totale avoisinait 3 milliards de dollars à la
fin de 1985.
L'inflation a poursuivi sa montée (33% en 1985) et le gouvernement
a dû accepter, en juillet 1985, des réajustements salariaux par crainte d'une
seconde grève générale, après celle du 11 février.
En 1985, le peso a été
dévalué (3 pesos pour un dollar au lieu de la parité), le chômage et le
sous-emploi ont touché près de 50% de la population active.
Le secteur sucrier,
qui assure la moitié des recettes d'exportation, doit relever un nouveau défi:
la main-d'oeuvre bon marché des 20 000 braceros haïtiens (coupeurs de canne)
n'est pas venue au rendez-vous de la zafra 1986, pour cause de chute de
dictature à Port-au-Prince.
Afin de pallier ce déficit, une mobilisation forcée
a été déclenchée: soldats dominicains contraints d'abandonner le fusil pour la
machette, rafles parmi les 300 000 Haïtiens immigrés.
Alors que le bouillonnement démocratique du voisin haïtien faisait des émules,
et que la récession économique prolongée alimentait les tensions sociales et
politiques, la République dominicaine devait tenter de conjurer les risques de
déstabilisation, sous l'oeil sourcilleux de l'oncle Sam..
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