République dominicaine (1985-1986)
Publié le 14/09/2020
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République dominicaine 1985-1986
La République dominicaine a vécu en 1985 dans l'attente de l'él
ection présidentielle du 16 mai 1986.
De
violentes rixes ont ponctué, comme d'habitude, la campagne élector
ale (une dizaine de morts).
La
formation au pouvoir depuis 1978, le Parti révolutionnaire dominicain
(PRD), d'orientation social-
démocrate, n'a pas échappé aux affrontements et aux divisions.
La rivalité opposant le maire de Saint-
Domingue, vice-président de l'Internationale socialiste, José Fran
cisco Peña Gomez, au candidat
officiellement investi, l'ex-président du Sénat, Jacobo Majluta, a
sans nul doute favorisé le vieux leader
(soixante-dix-huit ans) du Parti réformiste social-chrétien, Joa
quim Balaguer.
Il a été réélu - il a déjà été
trois fois président entre 1966 et 1978 - à l'issue d'un scrutin m
ouvementé.
Les résultats (41,56% des
voix à Joaquim Balaguer contre 39,46% à Jacobo Majluta) ont ét
é proclamés après une suspension du
dépouillement.
Le Parti de la libération dominicaine (PLD) de Ju
an Bosch, né en 1973 d'une scission (à
gauche) du PRD, a réalisé un bon score: 18,37%.
Est-ce l'annonce
de la fin du bipartisme de fait en
vigueur depuis vingt ans?
La redistribution des cartes politiques s'est opérée sur fond de c
rise économique.
Durant la dernière
année de son mandat, placé sous le signe de l'austérité (ve
rsion FMI), le président sortant, Jorge Blanco,
s'est contenté de gérer les affaires courantes.
Le déséquili
bre des comptes extérieurs s'est accentué et la
dette extérieure totale avoisinait 3 milliards de dollars à la fin
de 1985.
L'inflation a poursuivi sa montée
(33% en 1985) et le gouvernement a dû accepter, en juillet 1985, de
s réajustements salariaux par crainte
d'une seconde grève générale, après celle du 11 février.
En 1985, le peso a été dévalué (3 pesos pour un
dollar au lieu de la parité), le chômage et le sous-emploi ont to
uché près de 50% de la population active.
Le secteur sucrier, qui assure la moitié des recettes d'exportation,
doit relever un nouveau défi: la main-
d'oeuvre bon marché des 20 000 braceros haïtiens (coupeurs de can
ne) n'est pas venue au rendez-vous
de la zafra 1986, pour cause de chute de dictature à Port-au-Prince.
Afin de pallier ce déficit, une
mobilisation forcée a été déclenchée: soldats dominicains
contraints d'abandonner le fusil pour la
machette, rafles parmi les 300 000 Haïtiens immigrés.
Alors que le bouillonnement démocratique du voisin haïtien faisait
des émules, et que la récession
économique prolongée alimentait les tensions sociales et politique
s, la République dominicaine devait
tenter de conjurer les risques de déstabilisation, sous l'oeil sourci
lleux de l'oncle Sam..
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