remarque 32, De la Cour - Les Caractères, La Bruyère
Publié le 09/12/2022
Extrait du document
«
Français
1) Comment sont caractérisés les courtisans ?
Dans la remarque 32, du livre 8 intitulé « De la Cour » des
Caractères (souligner), La Bruyère dénonce l’attitude des
courtisans qui consiste à faire l’éloge, dans un premier temps,
de celui qui s’est vu administré une fonction d’une grande
importance par le roi, Louis XIV.
La Bruyère dénonce en effet le
fait que les courtisans sont des « suiveurs » qui ne prennent
même pas la peine de réfléchir par eux-mêmes et de se
constituer leur propre avis sur la personne.
La Bruyère exprime
l’ampleur des louanges qui « inonde[nt] les cours et la chapelle,
qui gagne[nt] l’escalier, les salles, la galerie, tout
l’appartement » dans cette métaphore de l’eau et de sa fluidité
qui illustre bien évidemment le flot de paroles des courtisans.
Nous en déduisons que les courtisans, en plus d’être faux et
hypocrites, sont de grands bavards qui ne savent pas se
contenir et qui en font trop.
Par ailleurs, nous apprenons que
ces courtisans sont « envieux », « jaloux » et « faux » car ils
louent une personne qu’ils ne connaissent pas pour la dénigrer
ensuite.
De plus, « il n’y a pas deux voix différentes sur ce
personnage » indique que tous les courtisans de Versailles
suivent l’opinion publique et qu’aucun ne se distingue, ce qui
nous laisse penser que les courtisans sont tous les mêmes telle
une masse uniformisée qui se contente de répéter ce que le roi
déclare.
Par ailleurs, nous apprenons que l’homme d’esprit « est
prodigieusement flatté dans toutes les peintures que l’on fait de
lui, qu’il paraît difforme auprès de ces portraits ».
Cette
métaphore de la peinture signifie que l’opinion publique traite
les nouveaux venus de manière similaire, à savoir avec une
perception tellement amplifiée des individus qu’elle ne
correspond même plus à la réalité.
Cela en devient presque une
vision grotesque.
Finalement, lorsque cet homme, pourtant jusqu’alors si vanté
auprès de tout le monde, prend en main son rôle, la perception
des courtisans change d’un coup « tout le monde passe
facilement à un autre avis ».
Encore plus que cela, il est
« méprisé ».
Comme si la vague de sa tendance était passée et
que maintenant, il tombait en désuétude.
Nous remarquons
finalement, que les avis de la cour sur autrui sont décrédibilisés
dans cette remarque.
Les courtisans ne sont, en effet, que des
vieux singes de cour, dénués de réflexion personnelle et
aisément manipulables.
2) Relevez les coups de théâtre de la remarque
Pour commencer, rappelons qu’un coup de théâtre est une
péripétie imprévue qui se produit soudainement dans une pièce
de théâtre et modifie sensiblement la situation.
Dans cet extrait, lorsque le personnage est désigné pour
occuper un poste important, les courtisans le louent.
Ces
personnages, du fait de leur hypocrisie, font son éloge même
sans le connaître véritablement.
Or, cette même opinion
publique, qui autrefois louait le favoris du roi, se retourne
contre lui car il ne suffit alors qu’un infime petit chancèlement
afin que « tout le monde passe facilement à un autre avis » :
voici la chute attendue de tous.
Alors, comme expliqué avant avec la....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- EXPLICATION LINEAIRE: Jean de la Bruyère, Les caractères, «De la cour», 62, 1688.
- Commentaire composé Les Caractères de La Bruyère, Chapitre V, remarque 7
- La Bruyère, Les Caractères remarque 11 chapitre X « Du souverain ou de la République »
- Analyse Linéaire : Jean de la Bruyère, Les caractères, « De la cour », 62, 1688.
- Selon Xavier Marton auteur d’une étude sur La Bruyère « la comédie sociale que dévoilent et dénoncent Les Caractères contraint chacun à se mettre en scène ».