Relaxation

« 1 / 2 28 juillet 1965 Série No 54 Fiche No 645 Relaxation 1.

Le mot relaxation, en vogue depuis quelques années, vient des Etats-Unis, où l'extrême tension régnant dans les villes a obligé leurs habitants à rechercher des méthodes nouvelles de détente.

Les différentes conceptions actuelles soulignent l'influence de la concentration psychique sur les fonctions somatiques.

Le double aspect, physique et mental, de ces théories intéresse directement la médecine psycho­ somatique.

Déjà envisagé dans une civilisation indo-thibétaine qui développait les principes d'une sorte de psychotechnique mystique (yoga), le problème de la relaxa­ tion fait l'objet aujourd'hui d'une étude scientifique.

2.

La physiologie a établi que les muscles striés et lisses reçoivent constamment des stimuli nerveux répétés, les maintenant dans un certain état de contraction, le tonus, qui est à la base de l'attitude posturale.

Les différents types de tonus conditionnent le comportement général de l'individu.

D'après Wallon, toutes les émotions se traduisent et s'impriment dans la tonicité musculaire de façon immédiate et indissociable.

La psychanalyse insiste également sur le parallélisme entre l'armature musculaire et l'ar­ mature du caractère (Reich).

Des phénomènes d'inhibition motrice traduisent un mécanisme de défense du " moi » dans une situation conflictuelle.

3.

Les méthodes modernes de relaxation sont des procédés thérapeutiques bien définis.

Les méthodes analytiques, à point de départ physiologique, se caractérisent essentiellement par une prise de conscience progressive de la contraction et du relâ­ chement musculaires.

L'objectif est de créer chez le sujet des habitudes de détente mentale dont la base est la maîtrise de la détente musculaire.

4.

Les méthodes globales, à point de départ psychothérapique, utilisent l'image de la relaxation pour obtenir la relaxation elle-même.

Issues de l'hypnose médicale, elles se regroupent autour du "training autogène », entraînement à l'autohypnose, qui pro­ pose au patient une connaissance globale de son corps et le met dans un état de déconnexion avec son organisme comme dans le sommeil nocturne.

La sensation de pesanteur correspondrait à une décontraction musculaire, la sensation de chaleur à une vaso-dilatation.

5.

Les méthodes physiothérapiques synthétisent les deux mouvements précédents et constituent une véritable rééducation psychotonique fonctionnelle.

La pédagogie de re!axation de Gerda Alexander s'appuie à la fois sur la recherche de l'eutonie (jeu optimal des tensions) et l'étude dynamique des mouvements.

Le relâchement total étant impossible dans nos attitudes, il s'agit de s'adapter aux diverses exigences d'activité avec le minimum d'effort et le maximum d'efficacité.

Gerda Alexander élargit la recherche d'équilibre à la vie affective et sociale de l'homme et préconise une éducation générale de la personnalité.

L'aboutissement recherché est l'être disponible dans sa totalité physico-psychique. 2 / 2. »