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régimes politiques (politique & socièté).

Publié le 18/05/2020

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« régimes politiques (politique & socièté). 1 PRÉSENTATION régimes politiques , concept de base de la typologie classique des modes d’organisation et d’exercice du pouvoir politique dont le contenu comprend essentiellement les règles du droit constitutionnel, règles relatives au pouvoir. Cette notion permet de situer les uns par rapport aux autres des modes de gouvernement étatique qui diffèrent entre eux du point de vue de leurs règles constitutionnellesde fonctionnement (régime parlementaire, présidentiel, monarchique, dictatorial, etc.). 2 GÉNÉALOGIE DES CLASSEMENTS Le lexique qui sert aujourd’hui à nommer les principales formes de régimes politiques est largement hérité d’une tradition qui remonte à l’Antiquité grecque.

En revanche,c’est au XXe siècle qu’apparaît la catégorie du totalitarisme, concept souvent contesté. Se fondant sur l’étude comparée de cent cinquante cités grecques, Aristote distingue dans son Éthique à Nicomaque, comme dans son traité Politique, trois formes justes de gouvernements : la royauté (ou monarchie), l’aristocratie et la république (ou politie ), et leurs formes corrompues : la tyrannie, l’oligarchie et la démocratie. Proche d’Aristote sur ce point, Jean-Jacques Rousseau distingue, selon le nombre des gouvernants, trois formes de gouvernements ( Du contrat social, 1762) : la démocratie, lorsque « tout le peuple ou la plus grande partie du peuple » exerce la souveraineté ; l’aristocratie, lorsque la souveraineté est détenue par une minorité ; lamonarchie, enfin, quand le gouvernement est concentré « dans les mains d’un magistrat unique dont tous les autres tiennent leur pouvoir ».

Pour Rousseau, chaque formede gouvernement est « la meilleure en certains cas et la pire en d’autres ».

Mais il croit pouvoir poser la règle selon laquelle « en général » la démocratie convient aux Étatspetits et pauvres, l’aristocratie aux médiocres en grandeur et en richesse, la monarchie aux grands États opulents. La science politique contemporaine distingue trois types d’organisation politique : les démocraties pluralistes, les régimes autoritaires et les systèmes totalitaires.

Lesdémocraties pluralistes légitiment les désaccords, les régimes autoritaires en prohibent l’expression publique, les systèmes totalitaires ambitionnent de les extirper par unremodelage des mentalités. 3 LES DÉMOCRATIES La démocratie est l’exercice direct des responsabilités gouvernementales par le peuple lui-même.

L’idée de démocratie directe est donc utopique en ce qu’elle méconnaît lesdonnées objectives les plus simples de l’activité gouvernementale et de l’existence humaine.

Seule une démocratie représentative ( voir représentatif, système) est, en pratique, possible. La théorie constitutionnelle distingue classiquement deux idéaux types, susceptibles concrètement de nombreuses variantes : les régimes parlementaires où legouvernement, responsable devant une assemblée susceptible d’être dissoute, exerce un pouvoir au nom d’un chef d’État irresponsable, et les régimes exécutifs où lepouvoir gouvernemental et les assemblées délibératives sont autonomes. Dans les régimes parlementaires, la capacité de l’assemblée d’obtenir la démission du ministère est censée être équilibrée par l’exercice éventuel du droit de dissolution.

Lechef de l’État (monarque au Royaume-Uni, en Belgique, aux Pays-Bas ou en Espagne, président de la République en Italie ou en France) symbolise l’unité au-dessus desdivisions partisanes.

Généralement, le Parlement comporte deux Chambres à pouvoirs inégaux.

La première, seule issue du suffrage universel direct, exerce la plénitude ducontrôle de l’exécutif avec le pouvoir de censurer le gouvernement ; la seconde a des prérogatives plus limitées, justifiées généralement par son mode de désignation. Pratiquement, les régimes parlementaires se sont développés selon deux types.

Dans le premier cas, appelé régime d’assemblée, le régime parlementaire se caractérise parl’affaiblissement des organes exécutifs.

L’exemple le plus connu est la Constitution française de 1946 ( voir République, IV e).

Dans le deuxième cas, que l’on peut appeler « exécutif dominant », le régime parlementaire est rationalisé par certaines règles (maîtrise par le gouvernement de l’ordre du jour de l’assemblée, limitation de la duréedes sessions parlementaires).

Ce régime est fréquent dans les régimes parlementaires contemporains (France, Grande-Bretagne, Suède, Allemagne). Dans le régime présidentiel, le chef de l’exécutif ne peut dissoudre le parlement et celui-ci ne peut renverser le gouvernement.

L’exemple type en est la Constitution desÉtats-Unis d’Amérique.

Le président des États-Unis est élu au suffrage universel (quoique indirect).

Celui-ci lui confère une légitimité incontestable face aux deux Chambresdu Congrès. 4 LES RÉGIMES POLITIQUES AUTORITAIRES Les régimes dictatoriaux ont en commun de confisquer le pouvoir au profit du gouvernement en place.

Celui-ci s’attribue un monopole absolu et ne tolère aucune procéduresusceptible de remettre en cause sa domination.

Les mécanismes de l’alternance, comme les élections, sont supprimés.

L’ordre est maintenu avec fermeté voire brutalité.Une censure, avouée ou occulte, limite l’information.

Cependant, à la différence des régimes totalitaires, les régimes autoritaires n’exigent pas des citoyens qu’ils partagentintimement l’idéologie des gouvernants. Le verrouillage institutionnel étroit est la principale préoccupation des dirigeants, soucieux d’empêcher toute remise en cause de leur présence au pouvoir.

Une premièremanière d’opérer consiste à interdire purement et simplement toutes les activités politiques organisées (partis, syndicats, associations civiques).

Une seconde manièrerevient à contrôler étroitement la vie politique, et notamment l’appareil d’État, depuis le sommet jusqu’à la base. Les dictatures personnelles appuient leur pouvoir sur l’individu.

Elles sont fréquentes dans le tiers-monde.

Le dictateur acquiert le pouvoir par la violence et le conserve parla répression. Souvent, la dictature se déclare au service d’une cause qui la dépasse et la légitime.

Il s’agit toujours d’une cause sacrée (dictature de salut public, dictature révolutionnaire,dictature nationaliste).

Les dictatures nationalistes se rencontrent aujourd’hui surtout dans les pays du tiers-monde et tendent souvent à dégénérer en dictaturespersonnelles (Saddam Hussein en Irak).

Le franquisme peut être pris comme l’exemple d’une dictature nationaliste réactionnaire ; le régime de Franco visait à maintenirl’ordre social, les valeurs du catholicisme traditionnel et ce qu’il considérait comme l’identité espagnole face au péril révolutionnaire.

Le fascisme italien présentait les traitsd’une dictature personnelle, avec le culte institutionnalisé de Mussolini, mais il était aussi une dictature nationaliste, dans la mesure où il visait à créer un empire colonial et,plus généralement, à relever un orgueil national bafoué. 5 LES TOTALITARISMES Le système totalitaire est une réalité spécifique.

Le nazisme ( voir National-socialisme) et le communisme, dont Hannah Arendt a montré les profondes affinités, ont fourni des illustrations incontestables de cette catégorie.

À la différence des régimes autoritaires, les régimes totalitaires n’ont pas pour seule ambition d’instaurer un monolithismepurement extérieur, c’est-à-dire un ordre public apparent, sans discordances audibles.

Il leur faut obtenir l’adhésion active et sans réserves à leur projet de société.

Commel’écrit Hannah Arendt : « Le totalitarisme diffère par essence des autres formes d’oppression politique que nous connaissons, tels le despotisme, la tyrannie et la dictature…Le régime totalitaire transforme toujours les classes en masses, substitue au système des partis non pas des dictatures à parti unique mais un mouvement de masse,. »

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