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Réflexion sur l'art (Hegel et Kant)

Publié le 09/06/2021

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I. L’art est essentiel à l’homme. 1°/ L’art comme union du sensible et du spirituel. Parmi tous les objets qui sont donnés à notre conscience, l'œuvre d'art a un statut particulier. L'homme, c'est un esprit et un corps. Il a donc ses intérêts spirituels, qui s'adressent aux besoins de son esprit et non à son corps; mais il a aussi des besoins physiques, qui s'adressent à sa sensibilité. Or le contenu d'une œuvre d'art est à la fois spirituel et sensible. L'œuvre d'art s'adresse ainsi à l'homme tout entier. Ou, pour le dire négativement, elle n'est ni une simple représentation intellectuelle, ni une simple chose sensible. En effet, nos représentations purement intellectuelles sont des représentations générales, par exemple l'idée d'homme en général, ou l'idée de triangle, ou bien une loi de la nature, ou encore une équation. Toutes ces représentations ne peuvent pas être vues ni entendues : une loi de la nature explique les phénomènes que nous voyons, mais la loi elle-même n'est pas un phénomène. Elle ne peut pas être vue ou entendue quelque part. On peut comprendre une loi de la nature, mais non pas la percevoir comme un perçoit une chose sensible. Or, au contraire, on peut percevoir une œuvre d'art : une œuvre d'art doit pouvoir être regardée ou entendue. Une œuvre d'art n'est pas un "concept" ! Mais, inversement, l'œuvre d'art n'est pas non plus une simple chose sensible. Car, avec les choses sensibles qui se trouvent autour de nous, nous entretenons une relation de désir. Nous voulons utiliser et consommer ces choses. Alors qu'une œuvre d'art ne se consomme pas : "ne pas toucher", est-il marqué sur les statues. L'œuvre d'art a pour destination d'être contemplée, non d'être consommée ni employée dans un but pratique. C'est pourquoi elle peut n'être qu'une apparence sans que cela diminue sa valeur. Le regard que nous portons sur les oeuvres d'art est donc un regard théorique, qui cherche dans ces oeuvres un contenu spirituel au lieu de les désirer dans leur existence sensible. C'est pourquoi on ne peut pas non plus réduire l'oeuvre d'art à une chose sensible. Reprenons ces points l'un après l'autre, en renversant l'ordre des arguments précédents (ce qui nous fait retrouver l'ordre de Hegel). a) La satisfaction esthétique n'est pas la satisfaction d'un désir (pp.12-13) Nous l’avons déjà vu avec Kant : le jugement de goût est désintéressé. Hegel l’explique d’une autre manière. On peut passer vite là-dessus. Il faut insister sur la négativité du désir : il ne laisse pas subsister les choses. Voir la remarque à ce sujet dans la Phénoménologie de l’esprit.

« 3°/ L’art n’imite pas la nature. Je rappelle les deux thèses de Hegel sur l'art : d'une part, l'art n'est pas inférieur, mais supérieur en beauté, à la nature.

D'autre part, les oeuvres d'art, bien qu'elles produisent des apparences, sont supérieures en vérité aux apparences que nous tenons pour réelles dans notre vie quotidienne.

Ces deux thèses nous conduisent à rejeter une conception très répandue de l'art, selon laquelle l'art aurait pour but de faire des copies de ce qui existe déjà dans la nature, le plus grand artiste étant celui qui parvient à imiter la nature à la perfection.

Il est évident que, si cette conception de l'art était vraie, alors l'art serait inférieur à la nature, car la copie, aussi parfaite soit-elle, reste toujours inférieure à son modèle.

Hegel se propose donc de montrer pourquoi cette conception de l'art est superficielle et fausse. Noter que Hegel écrit bien avant la naissance de "l'art abstrait".

Les théoriciens de l'art abstrait qui ont prétendu qu'avant eux, l'art s'était contenté d'imiter la nature sont donc naïfs.

Hegel soutient que même la peinture figurative , lorsqu'elle est vraiment artistique, n'a jamais pour but d'imiter la nature.

Seuls les "trompe-l'oeil" ont un tel but.

Mais justement, aucun trompe l'oeil n'est une grande oeuvre d'art.

On peut admirer l'habileté de l'auteur d'un trompe-l'oeil.

Mais c'est tout autre chose d'admirer le génie d'un artiste vraiment créateur. Avant d'examiner ses arguments, quelques références pour montrer que la conception à laquelle s'en prend Hegel est effectivement très répandue.

Anecdote des raisins de Zeuxis et du singe de Buttner.

Hamlet (scène des comédiens) : l'art doit tendre un miroir à la nature.

Hamlet , acte III, scène 2 : « Car de telles outrances sont étrangères à l’entreprise du théâtre, dont la fin a toujours été, au tout début comme aujourd’hui, de tendre en quelque sorte un miroir à la nature ; de montrer à la vertu son aspect, au ridicule sa propre image, au siècle même et au corps de notre temps sa tournure et son moule.

» Cela ne veut d’ailleurs pas dire que le théâtre de Shakespeare soit une simple imitation de la nature. Ce qui apparaît dans le miroir de l’art, c’est bien la nature, la réalité, mais débarrassée des apparences contingentes qui la masquent ou la déforment la plupart du temps.

Shakespeare ne dit pas d’ailleurs qu’on doit représenter sur scène les personnages tels qu’ils sont habillés, ni les faire parler comme ils parlent habituellement.

Il prend l’exemple de la vertu : ce n’est pas quelque chose qui se montre toujours avec évidence dans la vie quotidienne.

L’art manifeste plutôt ce qui est caché, comme le fait justement la scène de théâtre dans le théâtre de Hamlet .

Ce que dit Hegel ne s’oppose donc pas nécessairement à l’image de l’art comme miroir tendu à la nature, mais à une interprétation « réaliste » de cette image. Stendhal, Le Rouge et le Noir , épigraphe du chapitre I.

13 : « Un roman, c’est un miroir qu’on promène le long d’un chemin.

» II.

19 : « Eh, monsieur, un roman est un miroir qui se promène sur une grande route.

Tantôt il reflète à vos yeux l’azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de la route.

Et l’homme qui porte le miroir dans sa hotte sera par vous accusé d’être immoral ! Son miroir montre la fange, et vous accusez le miroir ! Accusez bien plutôt le grand chemin où est le bourbier, et plus encore l’inspecteur des routes qui laisse l’eau croupir et le bourbier se former.

» Là non plus, ce n’est pas simplement une conception « réaliste » de l’art.

Car, pour se défendre, le narrateur vient justement de dire de Mathilde : « ce personnage est tout à fait d’imagination et. »

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