Rédaction imaginaire sur la société de consommation
Publié le 20/03/2022
Extrait du document
«
Bip Bip Bip… Je ne supporte plus ce son répétitif, que j’entends en boucle durant la journée à
force de faire passer des articles, de la nourriture, des boissons, des objets.
Je ne suis même plus
impressionnée par tous ces caddies remplis à ras-bord que je vois défiler.
On pourrait se dire que d’aussi importantes quantités de nourriture serviraient à des familles de 6
ou 8 personnes et que ça leur permettra de tenir pendant au moins deux voire trois semaines.
En
réalité, je sais déjà que la semaine prochaine, je reverrai cette même personne acheter autant
d’aliments.
Elle me parlera de son ex-mari et me racontera deux ou trois anecdotes concernant
ses deux enfants de 8 et 11 ans.
Elle se plaindra des DLC trop courtes et me dira qu’au moins la
moitié de ce qu’elle a acheté la semaine passée a fini à la poubelle.
Eternel recommencement, je
la reverrai la semaine d’après et elle me dira exactement la même chose.
Une bonne caissière se
doit de reconnaître ses clients habituels.
Je souris poliment, j’ai des crampes à la mâchoire à force de sourire aux centaines de clients que
je vois défiler chaque jour.
« - Ca fera un total de 178,44 euros s’il vous plaît
- Est-ce que ces glaces sont bonnes ? Vous les avez déjà goûté ? Je n’aime pas les
glaces à la mangue et mes enfants non plus, mais c’était en promo ! Deux pour le prix
d’un, ça vaut le coup non ? » me demande la cliente.
- Pourquoi les avoir achetées si vous n’aimez pas ce parfum ? »
Mince, mon manager m’a entendue, il va me tirer les oreilles à la fin de mon service.
L’objectif
premier est de vendre, peu importe si le client se fait avoir ou qu’il achète des produits
inutilement..
Si le client me demande un conseil, je dois le l’inciter à acheter un maximum, à
payer un maximum, il faut faire du chiffre pour avoir de bonnes primes à la fin de l’année.
Du coup, je réponds à la cliente exactement comme une caissière doit le faire :
« - Oui, elles sont très bonnes, même moi qui ne suis pas fan de la mangue, j’ai a-do-ré ! Sans
parler de mes enfants qui en redemandaient.
».
Carrément, je m’invente des enfants pour vendre
maintenant.
Le pire, c’est que je n’ai aucun scrupule à le faire.
Mon manager sourit, il est satisfait
de ma réponse, cette fois.
La file d’attente s’épaissit, les gens commencent à râler à cause de l’attente, j’ai perdu trop de
temps avec cette cliente.
Mon chrono ne sera pas très bon ce soir, on ne doit pas dépasser un
certain temps par client, il faut passer un maximum de clients pour faire du chiffre.
Du chiffre, du
chiffre, du chiffre..
»
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