Réalités du monde du travail : Germinal, Emile Zola
Publié le 25/04/2021
Extrait du document
«
Réalités du monde du travail : Germinal , Emile Zola
Comment Zola représente-t-il la réalité d’un monde en la transformant par l’écriture ?
Etienne Lantier, ouvrier parisien au chômage, arrive par hasard aux abords d’une mine, le Voreux.
Par l’entremise d’un salarié de la mine, Toussaint Maheu, il est
rapidement embauché.
Il découvre alors les terribles dangers du métier.
C'était Maheu qui souffrait le plus.
En haut, la température montait jusqu'à trente-cinq degrés, l'air ne circulait pas, l'étouffement à la longue devenait mortel.
Il
avait dû, pour voir clair, fixer sa lampe à un clou , près de sa tête ; et cette lampe, qui chauffait son crâne, achevait de lui brûler le sang .
Mais son supplice
s'aggravait surtout de l'humidité.
La roche, au-dessus de lui, à quelques centimètres de son visage, ruisselait d'eau, de grosses gouttes continues et rapides, tombant
sur une sorte de rythme entêté , toujours à la même place.
Il avait beau tordre le cou , renverser la nuque: elles battaient sa face, s'écrasaient, claquaient sans relâche.
Au bout d'un quart d'heure, il était trempé, couvert
de sueur lui-même, fumant d'une chaude buée de lessive.
Ce matin-là, une goutte, s'acharnant dans son œil , le faisait jurer.
Il ne voulait pas lâcher son havage, il
donnait de grands coups, qui le secouaient violemment entre les deux roches, ainsi qu'un puceron pris entre deux feuillets d'un livre, sous la menace d'un
aplatissement complet.
Pas une parole n'était échangée.
Ils tapaient tous, on n'entendait que ces coups irréguliers, voilés et comme lointains.
Les bruits prenaient une sonorité rauque,
sans un écho dans l'air mort .
Et il semblait que les ténèbres fussent d'un noir inconnu , épaissi par les poussières volantes du charbon, alourdi par des gaz qui
pesaient sur les yeux .
Les mèches des lampes, sous leurs chapeaux de toile métallique, n'y mettaient que des points rougeâtres.
On ne distinguait rien , la taille
s'ouvrait, montait ainsi qu'une large cheminée, plate et oblique, où la suie de dix hivers aurait amassé une nuit profonde.
Des formes spectrales s'y agitaient, les
lueurs perdues laissaient entrevoir une rondeur de hanche, un bras noueux , une tête violente, barbouillée comme pour un crime.
Parfois, en se détachant, luisaient
des blocs de houille, des pans et des arêtes, brusquement allumés d'un reflet de cristal.
Puis, tout retombait au noir, les rivelaines tapaient à grands coups sourds, il
n'y avait plus que le halètement des poitrines, le grognement de gêne et de fatigue, sous la pesanteur de l'air et la pluie des sources.
I.
De rudes conditions de travail :
1) Quelle tâche est précisément décrite ? Quel vocabulaire technique le prouve ?
2) Souligne en rouge tout le champ lexical de la souffrance.
3) Relève les indices se rapportant au corps.
Comment révèlent-ils la difficulté extrême du travail ?
On peut remarquer de nombreux termes péjoratifs qui en général font référence a une souffrance corporelle, comme par exemple « Souffrait » (l.1),
« Bruler » (l.2), « Supplice » (l.2), « Tordre » (l.6), « Battaient » (l.6), « S'écrasaient, Claquaient » (l.6), « S’acharnant » (l.8), « Pesaient » (l.12), «
de Gêne et de Fatigue » (l.18)
Ces mots sont en général mis sous forme d’énumération, pour accentuer la difficulté et les conditions insupportables de ce travail.
4) Dans le premier paragraphe, relève une comparaison désignant le mineur.
Quel est l’effet produit ?
La comparaison « il donnait de grands coups, qui le secouaient violemment entre les deux roches, ainsi qu'un puceron pris entre deux feuillets d'un
livre, sous la menace d'un aplatissement complet.
» (l.10) donne l’impression de l’insignifiance de l’être humain dans cette situation, du fait qu’il
soit comparé à un puceron.
La roche dont le mineur est entouré est comparé a un livre, qui pour un puceron, est une force inarrêtable qui risque de
le tuer a tout moment.
Grace a cette comparaison on peut imaginer que le mineur se trouve dans une position peu confortable et étroite.
II.
Un univers infernal :
5) Montre comment la syntaxe mime le supplice enduré par Maheu.
On peut remarquer que dans cet extrait de texte il y a beaucoup de virgules, ce qui pourrais montrer au lecteur a quel point la vie dans ces
conditions est pénible car dès que le narrateur a finis de décrire une contrainte de cet environnement, une virgule s’ensuit pour rajouter une autre
contrainte.
Toutes ces virgules donnent aussi un rythme répétitif et rapide qui deviendrais presque décadent, un peu comme les gouttelettes
insupportables qui tombes sur le front de Maheu ou bien les coups de pioches des mineurs..
»
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