Realisme

« Dissertation : La tâche du romancier, quand il crée des personnages, ne consiste-t- elle qu’à imiter le réel ? Au XIX siècle, le roman s’impose comme genre littéraire.

Le roman a pour rôle de désigner une œuvre racontant la vie de personnages qui évoluent dans un monde réel.

L’écrivain s’inspire de la société dans laquelle il vit et en fait le sujet principal de ses romans.

En effet le roman ne comporte pas de règles, ce qui lui donne la caractéristique d’une grande liberté Est-il judicieux de se demander si la tâche du romancier, quand il crée des personnages, ne consiste qu’à imiter le réel ? Pour commencer, nous pouvons considérer le fait que le lecteur ait un véritable besoin de s’ancrer dans le réel afin d’adhérer à sa lecture.

C’est pour cela que le rôle du romancier est de faire en sorte que le lecteur puisse s’identifier au personnage.

Pour cela, l’écrivain utilise beaucoup de description réaliste.

Par exemple dans « le chef d’œuvre d’un inconnu » d’Honoré de Balzac, une description physique précise du personnage principal nous est donnée car pour l’auteur, l ’enjeu du réalisme est de représenter la réalité dans ses moindres détails.

Le lecteur, à travers le roman, doit pouvoir poser un visage sur l’homme dont il va lire l’histoire et ainsi s’identifier à cette personne.

C’est pour cette raison que l’auteur nous donne accès aux pensées du personnage principal.

Le romancier doit aussi créer un univers réaliste et ainsi respecter une forme de vraisemblance pour que le lecteur s’identifie, en plus du personnage, à la société dans laquelle il vit.

Par exemple, dans « Bel Ami » de Maupassant, le héro atteint une ascension sociale ; plusieurs classes sociales nous sont décrites pour être mieux dénoncées par l’auteur.

L’écrivain doit, par ailleurs, avoir recours au réalisme.

En effet le rôle de l’auteur est de représenter au lecteur le monde dans lequel il vit de façon à dénoncer des faits de société.

Cependant, ce souci du réel n’est il pas plutôt une ruse du romancier, qui utilisant la vraisemblance, parvient à entrainer le lecteur dans son récit ? En effet, il semble bien que chaque personnage soit doté d’une part d’irréel.

Il vrai qu’une part de réalisme est primordiale pour que le lecteur puisse s’identifier à ce qu’il lit.

Mais n’est-il pas plus important pour celui-ci que sa lecture le transporte dans l’irréalité de son monde ? Un monde triste et maussade, revisité par l’imagination de l’écrivain ? Cette part d’irréel permet, en effet, au lecteur de vivre a travers son roman et ainsi d’échapper à la réalité qui l’entoure.

Prenons pour exemple la jeune Alice, du livre de Lewis Carroll, « Alice au pays des merveilles ».

La jeune Alice, dans ce roman, vit une vie de petite fille ordinaire, assise au pied d’un arbre avec sa sœur.

Une vie de petite fille ordinaire qui va se transformer en une vie tout à fait irréelle et surnaturelle dont la magie va nous permettre de nous évader avec cette jeune Alice.

Nous avons en effet besoin d’un personnage qui nous ressemble.

Mais nous avons surtout besoin d’un héros.

Un simple personnage qui devient héros à travers cette part d’irréalité.

Don Quichotte est un parfait exemple ; fasciné par les histoires de chevalerie, ce jeune garçon déforme la réalité afin d’échapper au quotidien du monde qui l’entoure.

Afin que le lecteur adhère au roman et s’identifie au personnage, l’auteur a pour rôle de recréer le monde dans lequel il vit et de donner au personnage des aspects, des pensées et même des réflexions que le lecteur aurait pu avoir.

Cependant, le travail du romancier n’est pas de recréer une imitation complète de la vie d’un personnage.

En effet, une part d’imagination est importante pour créer une échappatoire et en quelque sorte faire rêver le lecteur.. »