Raymond Poincaré«Il sait tout et ne comprend rien».
Publié le 17/05/2020
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«Il sait tout et ne comprend rien» (Clemenceau) 1860-1934
L'imagerie populaire l'a représenté au milieu des «poilus», parcourant les tran
chées avec sa casquette de chauffeur, sa
vareuse
ni civile ni militaire, ses guêtres
noires.
La carrière de ce Lorrain à la
tête froide a été brillante.
Né le 20 août 1860 à Bar-Ie-Duc, d'une famille de
bonne bourgeoisie,
Raymond Poincaré
fait son droit et s'inscrit au barreau.
Juriste méticuleux, sa puissance de
tra
vail, sa culture , sa claire intelligence
éblouissent son entourage.
Elu député
de la Meuse
à 27 ans , ministre à 33 ans (il sera plusieurs fois ministre des Finan
ces}, il est nommé président du Conseil en 191 2, après la démission de Caillaux ,
et garde le portefeuille des Affaires
étrangères, ce qui ne plaît pas à tous.
Caillaux et Clemenceau, en particulier,
détestent Poincaré.
Inquiet de la menace
allemande, celui-ci travaille
à fortifier la
position internationale de la France.
S'opposant à Caillaux, partisan d'une
entente avec Berlin,
le solide Lorrain
apparaît comme l' homme de la revan
che.
Candidat
à la présidence lorsque se
termine le septennat de Fallières , il est
élu au second tour: son patriotisme lui
vaut les voix de la droite, tandis que sa
lui apporte une partie des suf
frages de la gauche.
Il n'est pourtant pas
sectaire et tient alors à faire bénir son
mariage civil, affirmant que le chef d'un
Etat catholique doit donner cet exemple
au pays.
Le nouvel hôte de l'Elysée connaît les régies du jeu parlementaire: il se mêlera le moins possible des problèmes incombant au président du Conseil mais souf-frira
beaucoup, surtout pendant la guer
re, de cette relative impuissance.
Cepen dant , il sait user de ses prérogatives : ain si, en mars 1913, appelle-t-il comme
chef du gouvernement Barthou, partisan
de la
loi de trois ans.
On l'accusera
d 'avoir poussé à la guerre ou, du moins,
de n'avoir pas tout fait pour l'empêcher
d'éclater (ses ennemis
le surnommeront «Poincaré la guerre»).
En juillet 1914,
son voyage en Russie renforce l'alliance
franco -russe et
il est acclamé à son
retour.
Pendant les quatre années terribles, Poincaré se fait le champion de l'Union
sacrée.
Il montre trop de froideur pour
être populaire , mais tous admirent sa
rectitude morale et son énergie.
En
novembre 1917,
il a la sagesse d'offrir
la présidence du Conseil à son adver
saire, Clemenceau, qui conduira le pays à la victoire, mais il s'oppose à celui-ci
en protestant contre un armistice «pré
maturé» et en réclamant l'occupation
définitive par la France de la rive
gauche du Rhin.
Ses prétentions sont
repoussées et il renonce, un peu amer , en février 1920, à solliciter un second
mandat présidentiel.
Elu sénateur, il redevient à deux reprises président du
Conseil -il réussira à redresser le franc -et meurt à Paris le 15 octobre
1934.
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