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Raymond Devos : « On ne peut pas faire de bon comique sans philosopher un peu. »

Publié le 19/12/2021

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« PLAN ADOPTÉ DANS LE DEVOIR I.

Le comique comme divertissement - La permanence du comique comme divertissement dans l'art - Ses différentes formes II.

Le comique comme redresseur de torts - Le comique au service des moralistes - Le comique au service de la subversion III.

Le comique comme moyen d'affronter la vie et la mort - L'humour - L'absurde DEVOIR RÉDIGÉ La fonction la plus évidente du comique dans les œuvres d'art est de divertir, distraire le public.

Divertere, distrahere signifient en latin « détourner » : l'art de l'acteur ou de l'auteur comique consiste à nous emmener loin de nos soucis, grâce à la force libératrice du rire.

Le succès des comédies, au théâtre comme au cinéma, s'explique ainsi. Raymond Devos dit un jour : « On ne peut pas faire de bon comique sans philosopher un peu.

» Selon lui, le rire ne se limite pas à permettre une évasion temporaire ; il nous ramène au contraire à la vie réelle, nous fait méditer sur notre sort et nos semblables. Les œuvres concilient-elles ces fonctions, a priori contradictoires ? L'analyse des comédies, des caricatures, des parodies montre que, si la volonté de divertir est le plus souvent présente chez les artistes, elle reste rarement gratuite, et se double en général d'un enseignement moral ou d'une réflexion sur la condition humaine. Le divertissement est indispensable à l'homme: ce plaisir permet d'oublier les aspects négatifs de la vie.

Or, remarque Molière dans La Critique de l'École des femmes, « c'est une étrange entreprise que de faire rire les honnêtes gens ».

Des artistes passent maîtres dans cet art difficile et se spécialisent même selon le public : V.

Hugo observe dans L'Homme qui rit que « Le peuple a besoin de rire ; les rois aussi ».

Ainsi au XVIIe siècle la farce, par son comique grossier composé de coups de bâton ou d'allusions grivoises, s'adresse aux basses couches de la société, tandis que la comédie de m œurs intéresse davantage les bourgeois et la cour.

Molière cependant trouvera un égal succès devant ses spectateurs grâce aux Fourberies de Scapin ou aux Femmes savantes. Ce besoin de rire, auquel répondent les artistes, est constant dans l'histoire, quelles que soient les civilisations, et donc dans l'art.

Des genres consacrés à cette fonction se forment, parfois disparaissent, le plus souvent perdurent.

La comédie naît avec le théâtre durant l'Antiquité grecque, la satire s'y ajoute chez les Romains avec Horace ou Juvénal, la farce et les fabliaux distraient les populations du Moyen Age.

La caricature, les chansons satiriques traversent les siècles.

Lorsqu'un nouvel art apparaît, des créateurs s'en emparent pour distraire leurs contemporains: l'un des premiers films de Louis Lumière, L'Arroseur arrosé, reprend un procédé comique vieux comme le monde, celui du méchant puni par où il a péché, comme dans La farce du cuvier ou La farce de Maître Pathelin.

Les comédies musicales, des acteurs metteurs en scène comme Charlie Chaplin, Jacques Tati, Woody Allen suivent ces traces. Des artistes qui ne se consacrent pas au comique lui donnent pourtant une place dans leurs œuvres, toujours pour distraire le public.

Déjà les « mystères » du Moyen Age, qui mettaient en scène la vie du Christ ou des saints devant les églises, et qui pouvaient durer des heures ou des jours, ménageaient des intermèdes plaisants pour atténuer la tension provoquée par le sérieux ou le tragique de leurs récits.

Ainsi naquirent les « farces », détachées ensuite de ce contexte pour devenir des œuvres à part entière.

De même, des films policiers ou d'aventures, comme Le Grand Sommeil d'Howard Hawks ou Indiana Jones de Steven Spielberg, prévoient des moments de détente ou des dialogues humoristiques pour ajouter le charme du rire à celui du genre cinématographique choisi.. »

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