Rand

« 1 / 2 8 septembre 1965 Série N• 60 Fiche N• 711 Rand 1 ~ La République d'Afrique du Sud produit en moyenne 65 °/o de l'or du monde occi­ dental et ne cesse de développer sa production.

Celle-ci est passée en cinquante ans de 8 millions d'onces à 29,1 millions (1964).

Un tel chiffre annuel représente une valeur de 365 millions de livres sterling.

Au cours des soixante-dix-sept dernières années, l'or extrait d'Afrique du Sud a dépassé une valeur globale de 15 milliards de dollars.

2.

L'or du Rand (région de Johannesbourg) fut découvert à la fin du XIXe siècle.

La ruée qui suivit, jointe aux visées britanniques, contribua à provoquer la guerre des Boers, la première en date, mais non la moins cruelle.

du xxe siècle.

Le développement et l'organisation des mines fut le fait de financiers dont certains, comme Alfred Beit, Sammy Marks et sir Ernest Oppenheimer, étaient d'origine allemande.

Sir Harry, fils de Sir Ernest, préside aujourd'hui l'empire minier de I'Anglo-American Corporai:ion, à Johannesbourg.

3.

Les mines d'or ont tendance à s'épuiser, mais l'estimation des réserves est un secret bien gardé pour des raisons qui dépassent la simple spéculation.

Pour l'instant, l'extraction bat chaque année ses records grâce aux techniques permettant de traiter des terrains dont le rendement est deux fois plus faible que celui qui aurait été toléré il y a quarante ans.

Le bassin du Rand n'est plus confiné aux alentours immédiats de Johannesbourg.

L'exploitation a gagné la province de l'Etat libre d'Orange, à 400 kilo­ mètres des premières mines.

A la mine Western Deep Level, les galeries dépassent 3000 mètres de fond.

4.

La possession d'une telle richesse a permis à l'Afrique du Sud de s'industrialiser et de se procurer les biens d'équipement dont elle a besoin.

Sans l'or, sa balance commerciale serait déficitaire.

L'or est aussi son meilleur atout en politique inter­ nationale et rend improbable l'application des sanctions réclamées par les pays du Tiers-monde pour l'obliger à abandonner sa politique d'apartheid, universellement répudiée.

5.

Tout changement de régime qui risquerait d'affecter les mines d'or aurait des conséquences incalculables non seulement pour la Grande-Bretagne, par où passe la majeure partie du commerce de l'or, mais encore pour tout le système financier occidental.

Les gouvernements ne sont pas les seuls intéressés: les actions des mines d'or sont cotées à Londres, à New York et à Paris et ont toujours été attrayantes pour les épargnants.

Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, elles ont attiré plus de 300 millions de dollars de capitaux étrangers.

6.

L'Afrique du Sud réclame de manière permanente un relèvement du prix mondial de l'or, mais sans grand succès.

Elle serait, avec l'URSS, la seule bénéficiaire d'une telle mesure.

Dans cet esprit, ses hommes d'Etat et ses financiers ont en général accueilli favorablement les thèses françaises récentes sur le retour à l'étalon-or. 2 / 2. »