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Ramsès II

Publié le 16/05/2020

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« Ramsès II Au moment où Ramsès II monta sur le trône (1298 av.

JC), l'Égypte était engagée dans un duel avec le Hatti.

Sonpère Sethi Ier, après de durs combats, venait de porter momentanément la frontière de l'Égypte sur l'Euphrate enfaisant la conquête de l'Amourou.

De son côté le Hatti, par une action diplomatique constante, avait groupé autourde lui les petits États qui le séparaient de la Méditerranée.

La paix avait été signée entre l'Égypte et le Hatti en1312 av.

JC.

A ce moment, l'Égypte portait son effort sur ses relations maritimes qu'elle étendait jusqu'à la merNoire, se heurtant dans la mer Égée à la rivalité du Hatti qui y prétendait à l'hégémonie.

De son côté, en faisantalliance avec Qadesh, le Hatti se préparait à la lutte contre l'Égypte en Syrie. Ramsès II, qui voulait faire de l'Égypte et de la Syrie un seul empire, transporta sa capitale de Thèbes à Tanis,située au point de jonction des voies maritimes et caravanières qui reliaient les cités du Delta avec les ports syriens,l'Asie et la mer Rouge. De plus en plus la Basse Égypte, orientée vers le trafic maritime, se séparait de la Haute Égypte qui se repliait surelle-même dans une vie purement agricole.

La Haute Égypte, dominée par les temples, allait peser de tout son poidssur la politique intérieure du pays.

Les villes du Delta au contraire, dont la prospérité dépendait de leurs relationsavec la Syrie, allaient déterminer sa politique étrangère.

Afin d'être reconnu comme roi de Syrie et d'Égypte, RamsèsII allait continuer l'œuvre de syncrétisme religieux (tentative de fusion des différentes doctrines) qu'avait entrepriseRamsès Ier.

Renonçant à imposer à la Syrie le culte solaire, comme avait voulu le faire Aménophis IV, il conçut leplan d'introduire les dieux asiatiques dans la cosmogonie égyptienne.

Seth, perdant le caractère de dieu du mal,avait déjà été introduit à Tanis par Ramsès Ier comme Grand Dieu, confondu avec le dieu syrien Baal.

Persévérantdans la même voie, Ramsès II divisa Tanis en deux quartiers, un quartier oriental consacré à la déesse syrienneIshtar, assimilée à Hathor et donnée comme fille du dieu primordial Ptah, et un quartier occidental, voué à la déesseroyale égyptienne Ouadjet.

Baal y prit rang à côté de la triade Amon, Rê et Ptah, représentant le Grand Dieu sousles trois formes du dieu primordial (Ptah), l'esprit diffus (Amon) et la conscience créatrice (Rê).

L'Asie débordait surl'Égypte où le culte de Baal introduisit les sacrifices humains tels ceux que Ramsès II célébra lors de la constructiondu grand temple de Tanis.

L'armée égyptienne, qui était formée de trois corps placés sous le patronage d'Amon, deRê et de Ptah, fut dotée d'un quatrième corps consacré à Seth, formé d'Asiatiques, de troupes coloniales levées enNubie, de mercenaires et de prisonniers de guerre enrôlés dans l'armée égyptienne.

Et en 1294 av.

JC, Ramsès II, sedonnant comme le fils du dieu Baal, fit un voyage d'inspection dans tout l'empire. Le Hatti, à ce moment, reprit les hostilités.

Toute l'armée égyptienne, prête au combat, se porta à la rencontre del'armée hittite qu'elle devait affronter sous les murs de Qadesh.

C'est la première grande bataille dont nous ayonsune relation détaillée.

Trompé par les rapports de ses officiers, Ramsès s'approchait de Qadesh, s'imaginant quel'armée hittite avait battu en retraite.

Mais le "corps d'Amon", qui formait l'avant-garde des forces égyptiennes,surpris en pleine marche, fut attaqué par deux mille cinq cents chars hittites qui le mirent en déroute et parvinrentjusqu'au camp de Ramsès.

Rassemblant en hâte sa charrerie, celui-ci fonça sur la charrerie hittite et la refoula.Lorsque les corps de "Rê et de Ptah", appelés en hâte, rejoignirent le roi, les Hittites, refusant d'engager le gros deleurs forces, avaient battu en retraite.

De cette bataille indécise, Ramsès II fit une grande victoire que relate lepoème de Pentaour, gravé sur les murs des temples de Karnak.

Ce poème raconte comment Ramsès II ayant faitappel à Amon au moment du désastre imminent, le Grand Dieu vint à son aide et, combattant lui-même sous lestraits du roi, refoula tout seul les chars hittites. La guerre prend à ce moment un caractère plus cruel que sous Touthmôsis III ; Ramsès se glorifie d'avoir sacrifiédes prisonniers syriens et hittites en holocauste à Amon-Rê.

Quelques années d'une paix relative suivirent. En 1284 av.

JC, la mort du roi Mouwatalli provoqua une grave crise dynastique au Hatti : Ourhitésoup, son fils, etHattousil III, son frère, prétendant tous deux à la couronne.

Ramsès II aussitôt intervint en faveur d'Ourhitésoup.

Lacrise cependant se dénoua en faveur d'Hattousil III.

La guerre, dès lors, était en fait engagée entre le Hatti etl'Égypte.

Le roi assyrien Adnirari en profita pour pénétrer dans le Mitanni, dont il occupa la plus grande partie, tandisque Ramsès II poussait vers le Nord.

Hattousil répondit en nouant une étroite alliance avec Babylone, dont laprésence des Assyriens sur l'Euphrate coupait toutes relations possibles avec la Méditerranée par la voie du Nord. Pris entre l'armée hittite et l'armée babylonienne, le roi assyrien fut refoulé.

Le Hatti jeta aussitôt une garnison dansTounip afin d'arrêter l'avance égyptienne, mais Ramsès II enleva la place d'assaut.

Le roi d'Assyrie, Salmanasar, quimonta sur le trône à ce moment, força à nouveau le Mitanni et reporta la frontière assyrienne sur l'Euphrate. Ramsès II s'en trouvait menacé autant qu'Hattousil III ; les deux souverains eurent la sagesse de le comprendre etde répondre au danger assyrien en faisant bloc.

Renversant leur politique, les deux ennemis de la veille conclurentune étroite alliance.

Et le 21 du premier mois d'hiver, l'an 21 du règne de Ramsès II, les deux puissances signèrent letraité de Qadesh, l'un des principaux traités de l'Antiquité (1278 av.

JC).

Il spécifie entre les signataires une clausede non-agression, une alliance défensive entre les deux souverains, leurs fils et leurs petits-fils, une actioncommune contre les rebelles éventuels, la garantie réciproque donnée quant à la succession royale, l'extradition desréfugiés politiques, mais sous la condition qu'aucun mal ne leur serait fait.

Venait ensuite la mention que les dieuxhittites et égyptiens étaient témoins du traité, et qu'ils séviraient avec la dernière rigueur contre celui des. »

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