Raid sur Tokyo

« Raid sur Tokyo Représailles américaines sur le Japon.

Lorsque le porte-avions Hornet quitta Hampton Roads en Virginie pour unecroisière de routine dans la mer des Antilles le 26 décembre 1941, l'humiliation et la colère que les Etats-Unis avaitendurées dix-neuf jours auparavant à Pearl Harbor se transformaient déjà en l'implacable résolution de rendre auxJaponais la monnaie de leur pièce.

On étudiait même l'idée de les frapper au cœur de la patrie vénérée, Tokyo.

Pourcela, on utiliserait l'aviation embarquée, en l'occurrence des bombardiers B-25 Mitchell et un porte-avions, le Hornet.Le 2 avril 1942 à 10 h 18, le Hornet, chargé de 16 B-25, quitta San Francisco en compagnie de 2 croiseurs, de 4contre-torpilleurs et d'un pétrolier.

Cette flotte mit le cap vers les îles Hawaii, selon un itinéraire en zigzag.

Onzejours plus tard, le Hornet rejoignit le porte-avions Enterprise et le détachement, qui prit le nom de Task Force 1 6,fit route vers l'ouest.

Cinq jours plus tard, le 18 avril à 8 h 20, alors que le Hornet se trouvait à quelque 650 km dela côte japonaise, le premier B-25 piloté par le lieutenant-colonel James Doolittle, responsable du raid, quitta le pontd'envol.

Les conditions n'étaient guère favorables.

Il soufflait sur l'océan un vent de 40 nœuds et le Hornet tanguaitcomme un «cheval sauvage qui se cabre».

Mais malgré cela, Doolittle quitta le pont avec une marge de sécurité deplusieurs mètres,juste à l'instant où l'étrave du porte-avions fendait une lame à pleine vitesse.

Les autres B-25 suivirent à desintervalles de quatre minutes environ et, à 9 h 20, la totalité de l'escadrille de bombardement, transportant 80hommes, se trouvait en l'air.

Leur mission accomplie, le Hornet et le reste de la flottille virèrent de bord et mirent lecap sur les îles Hawaii.

Comme de gros avions tels que les B-25 ne pouvaient rejoindre leur base, il était prévuqu'après le raid ils gagneraient la Chine où ils atterriraient de leur mieux.

Le raid sur Tokyo et les autres villesjaponaises causa peu de dommages matériels, mais effara les Japonais.

Ils se sentirent humiliés de ce que lesAméricains aient pu ainsi violer leur espace aérien après avoir couvert d'aussi longues distances.

Pour expliquerl'incroyable rayon d'action de ses avions, le président Roosevelt déclara en plaisantant qu'ils avaient décollé de lacité imaginaire Shangri-La.

Pour perpétuer cette légende, on baptisa peu après Shangri-La un nouveau porte-avions.. »