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Racontez une histoire dans laquelle vous auriez eu une peur bleue.

Publié le 09/12/2021

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L'année dernière, je passais mes vacances dans le chalet de mes grands-parents à la montagne. Un soir, mes parents durent partir et me laisser dormir seule. Ils me préparèrent un très bon repas que je n'avais qu'à mettre dans le micro-ondes et ils m'offrirent le dvd des Choristes afin que je ne m'ennuie pas durant la soirée. J'étais enchantée. Enfin, on me prenait pour une grande ! J'avais le chalet rien que pour moi, la baignoire rien que pour moi, la télévision rien que pour moi. Et j'en profitai !

« Racontez une histoire dans laquelle vous auriez eu une peur bleue . L'année dernière, je passais mes vacances dans le chalet de mes grands-parents à la montagne.

Un soir, mes parents durent partir et me laisser dormir seule.

Ils me préparèrent un très bon repas que je n'avais qu'à mettredans le micro-ondes et ils m'offrirent le dvd des Choristes afin que je ne m'ennuie pas durant la soirée.

J'étais enchantée.

Enfin, on me prenait pour une grande ! J'avais le chalet rien que pour moi, la baignoire rien que pour moi,la télévision rien que pour moi.

Et j'en profitai ! Je pris un bain pendant une heure, plongée dans les bulles du bainmoussant et dans La Gloire de mon père de Pagnol.

Je mis ensuite de la crème antirides de ma mère (en prévention), son parfum et enfilai mon pyjama, ravie de prendre mon temps.

Puis, les pieds dans mes chaussons bienmoelleux, je trottinai à la cuisine, préparai mon repas.

Je dînai tranquillement et copieusement près de la cheminéetout en continuant ma lecture des aventures provençales de Paul et de Marcel Pagnol.

Puis, je débarrassai, fis partirle lave-vaisselle, passai le balai et me brossai les dents (j'ai toujours été une petite fille modèle).

Enfin, je m'installaidans le canapé pour regarder mon film, emmitouflée dans une couverture.

Lorsque ce fut fini, mes yeux picotaient etje me dirigeai vers ma chambre, un peu étonnée, voire triste, de ne pas avoir de bisous de mes parents avant dem'endormir. Je me glissai sous les couvertures, entourée de tous les nounours de ma chambre et j'éteignis la lumière.

Je me retrouvai alors dans un noir profond.

Très profond.

Trop profond.

Je serrai très fort Berlingot, mon oursonpréféré.

Je tâchai d'être grande, d'ignorer le noir et d'en profiter pour dormir.

Je fermai donc les yeux attendantavec grande hâte le marchand de sable… Il ne vint pas et je dus compter les moutons.

J'entendis sonner onze coupsau clocher de l'église.

Déjà 23 heures et moi qui ne dormais pas ! Je n'étais pas très fière, il faut l'avouer.

Moi, touteseule, dans ce chalet, la nuit… Avais-je bien fermé à clef la porte d'entrée comme me l'avait demandé mon père ?Oui.

Oui ?...

Était-ce sûr ? Et si un cambrioleur entrait ? Mais non, ce n'était pas possible, j'avais fermé la porte.Enfin, dans mon souvenir je l'avais fermée… Mais de toute façon, les bandits peuvent rentrer dans toutes lesmaisons, même celles qui sont fermées… Mon cœur battait plus fort.

Je voulus aller vérifier la serrure de la ported'entrée, mais je n'osai pas sortir de mon lit. Le temps passa.Je me calmai progressivement quand… quand soudain j'entendis un pas… Oui, un pas et même plusieurs pas au dessus de ma tête.

Mon sang se glaça.

Je cachai ma tête sous la couverture effrayée serrant Berlingot àl'étouffer.

Puis, curieuse, je ressurgis de sous mes couettes.

Le bruit recommençait ! C'était affreux, j'entendais despetits pas au grenier… Mais, normalement, au grenier, il n'y avait personne.

Personne.

D'où pouvait donc venir cebruit ? J'étais affolée et en même temps tétanisée.

Je ne pouvais ni bouger ni crier ni me lever pour aller autéléphone appeler les gendarmes (il faut faire le 17, je le savais, mes parents me l'avaient expliqué un jour).

L'églisesonna 12 coups… Minuit… Moi, seule à minuit, dans un chalet en pleine montagne dans lequel résonne des pas.

Moncœur battait très très fort.

Qui pouvait se promener dans le grenier ? Un mort ? Un assassin d'enfants ? Un loup ? Jetremblais, incapable de dormir, obnubilée par ces pas qui passaient et repassaient au dessus de ma tête.

L'heureétait grave.

J'étais terrorisée.

Je fis un plan dans ma tête que j'exécutai : à un signal que je m'étais donnée, je melevai d'un bond, avec dans mes bras cinq peluches, j'allumai la lumière, sautai dans mes chaussons et courus dans lachambre de mes parents.

Là, je m'enfermai à double tour, sautai dans leur lit et ramenai toutes les couvertures àmoi.

Apaisée, soulagée je m'endormis. Le lendemain matin, je fus réveillée de bonne heure par le soleil car j'avais oublié de fermer les volets.

Je restai pelotonnée sous les couettes.

À 9 heures, mes parents rentrèrent avec du pain frais et des viennoiseriesencore chaudes.

Ils s'amusèrent de me trouver dans leur lit.

Je leur expliquai ma frayeur de la nuit.

Ils me câlinèrentet on se rendit à la cuisine pour le petit déjeuner. ‒ « Une chouette qui se promène dans un grenier, la nuit quand on est seul, c'est toujours très angoissant » reconnut mon père. En effet, l'origine de ma peur bleue, était une chouette qui avait fait son nid dans le grenier mais que je n'avais jamais entendue parce que le soir, je m'endors toujours en écoutant des histoires lues par ma mère…. »

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