Rabelais fait donner par Gargantua à Pantagruel une éducation encyclopédique : «J'y veux un abîme de science», tandis que Montaigne préfère « une tête bien faite à une tête bien pleine ». Vous apprécierez brièvement les deux systèmes opposés et vous direz ensuite quel vous paraît être l'idéal d'une bonne éducation.
Publié le 19/12/2021
Extrait du document
«
Rabelais fait donner par Gargantua à Pantagruel une éducation encyclopédique :
«J'y veux un abîme de science», tandis que Montaigne préfère « une tête bien
faite à une tête bien pleine ».
Vous apprécierez brièvement les deux systèmes
opposés et vous direz ensuite quel vous paraît être l'idéal d'une bonne
éducation.
PLAN DÉTAILLÉ
Introduction Successivement Rabelais et Montaigne ont exposé un programme
d'éducation où se manifeste, avant tout, une réaction contre les méthodes et
l'enseignement de leur temps.
Dénonçant les mêmes abus et proscrivant cet
enseignement que symbolisent dans Gargantua les deux précepteurs Thubal Holoferne et
Jobelin Bridé qui firent l'enfant « fou, niais, tout resveux et rassoté » pour avoir voulu lui
inculquer tout le fatras de la scolastique, ils ont proposé un programme de réforme où
domine encore chez Rabelais l'ambition d'un savoir encyclopédique, et qu'inspire chez
Montaigne, au contraire, le souci de former le jugement bien plus que d'apprendre pour
apprendre.
I.
Rabelais propose une formation à la taille de ses personnages et de son
appétit de science
Dans sa lettre à Pantagruel, au chapitre viii du livre II de l'oeuvre de Rabelais, Gargantua
ne se soucie guère de méthode, si ce n'est dans le soin qu'il prend de faire alterner
d'heure en heure dans la même journée les diverses disciplines qu'il veut faire pratiquer
à l'enfant.
Ce programme, qui exclut la scolastique, comprend l'ensemble des
connaissances positives du temps et ne laisse de côté ni l'hébreu, le chaldaïque et
l'arabe, ni l'astronomie et la musique, ni la médecine et la botanique.
Il y a place aussi
pour l'histoire et la géographie, la géométrie, l'arithmétique, enfin tout ce qui s'enseigne
communément.
Un mot résume cette ambition encyclopédique : « J'y veux un abîme de
science.
»
Toutefois, remarquons qu'une hiérarchie de ces connaissances est affirmée par Rabelais.
Avant toute chose, son élève s'appliquera aux langues anciennes, « premièrement la
grecque et secondement la latine ».
Il s'agit bien d'en faire un humaniste.
L'éducation
physique n'est pas négligée, et le souci y est affirmé de l'éducation morale, car « science
sans conscience n'est que ruine de l'âme ».
Il faut tenir compte, pour apprécier ce programme, qu'il est exposé dans un livre où tout
est également démesuré : des géants y accomplissent des prouesses surhumaines, y
dévorent des animaux entiers.
Il est évident qu'une semblable exagération volontaire se
retrouve dans les pages consacrées à l'institution de Gargantua et dans la lettre de
Gargantua à Pantagruel.
II.
Montaigne montre plus de sagesse et de modération et s'attache avant tout
à la formation du jugement
Au chapitre xxv du livre I de ses Essais, Montaigne blâme cette abondance de matière
dont on veut saturer l'esprit des enfants.
« Nous ne travaillons qu'à remplir la mémoire,
et laissons l'entendement et la conscience vides.
» Si cette critique vise assurément
Rabelais, l'auteur des Essais n'en est pas moins d'accord avec celui de Gargantua pour
donner à la formation morale la place qui lui revient.
Ils se rejoignent également
lorsqu'ils réhabilitent les exercices qui peuvent fortifier le corps.
L'essentiel de la méthode de Montaigne tient dans l'indépendance du maître vis-à-vis de
l'élève : il ne le contraindra pas, les châtiments sont proscrits, et ce n'est pas toujours
dans les livres mais aussi par les voyages et par les leçons de choses, au hasard des
circonstances de la vie, qu'il s'instruira.
On s'attachera à piquer sa curiosité, à rendre
l'éducation amusante..
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- Rabelais fait donner par Gargantua à Pantagruel une éducation encyclopédique : «j'y veux un abîme de science», tandis que Montaigne préfère « une tête bien faite à une tête bien pleine ». Vous apprécierez brièvement les deux systèmes opposés et vous direz ensuite quel vous paraît être l'idéal d'une bonne éducation ?
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- Dans le chapitre 55 de Gargantua, Rabelais imagine une société idéale, l'abbaye de Thélème. A votre tour, décrivez un monde idéal à travers lequel vous ferez implicitement la critique de notre société.
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