Qui était SAINT-EVREMOND ?

« SAINT-EVREMOND (1616-1703) Cadet de famille normande, CHARLES DE SAINT-EVREMOND fut un officier brillant et courageux.

Par divertissementd'homme cultivé, il lui arrivait d'écrire.

Sa verve lui joua un mauvais tour.

Une Lettre à M.

le marquis de Créqui sur la paix des Pyrénées, où il attaquait Mazarin, le contraignit à s'exiler en Angleterre (1661).

De 1665 à 1670, il séjourna en Hollande, puis il revint en Angleterre, y vécut très agréablement dans une société de grands seigneurs et degens de lettres, s'y fixa par attachement pour Hortense Mancini, duchesse de Mazarin, et refusa, en 1689, derentrer en France.

A sa mort, il fut inhumé dans l'abbaye de Westminster. PRINCIPALES ŒUVRES Conversation du maréchal d'Hocquincourt avec le Père Canaye. Ce dialogue écrit vers 1658, publié anonymement par Bayle en 1685, souligne avec beaucoup de malice et de vervecomique les aspects irrationnels du catholicisme. Réflexions sur les divers génies du peuple romain (1663) : essai d'histoire philosophique, dont s'inspirera Montesquieu. Dissertation sur l'Alexandre de Racine (1666). Défense de quelques pièces de théâtre de M.

Corneille (1677). Sur les poèmes des anciens (1685). Dans la querelle des anciens et des modernes, Saint-Evremond adopte une position raisonnable.

« Les poèmesd'Homère seront toujours des chefs-d'oeuvre, non pas en tout des modèles.

» Du merveilleux qui se trouve dans les poèmes des anciens (1688). UN PRÉCURSEUR Contemporain de La Rochefoucauld et du cardinal de Retz, grand admirateur de Corneille qu'il préféra toujours à,Racine, Saint-Evremond n'a connu le classicisme que de loin, et n'en a pas subi l'emprise.

Il incarne l'esprit libertinNous sa forme la plus brillante.

Cet épicurien raffiné, amateur de vie mondaine, de lecture et de musique, ce grandseigneur cosmopolite, libre de préjugés, nullement aveuglé par le respect des anciens, porté vers un déisme trèstolérant, ressemble beaucoup plus aux écrivains du XVIIIe siècle qu'à ceux de sa génération. »