Qui était La Bruyère
Publié le 20/02/2024
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Qui était La Bruyère ?
Jean de La Bruyère était un écrivain et moraliste (auteur de réflexions sur les mœurs, la nature et la
condition humaines) français né en 1645 et mort en 1696.
Il fut l’instructeur du duc de Bourbon, le petitfils du prince.
Issu d’une famille bourgeoise et janséniste (éducation religieuse très stricte), il fait ses humanités (faire
des études de lettres, de grec et de latin) et obtient une licence de droit.
En 1684, grâce à Bossuet, un célèbre évêque, il est chargé d’instruire le duc de Bourbon en devenant
son précepteur (personne chargée de l’éducation, de l’instruction d’un enfant de famille noble et/ou
riche à domicile).
Il s’agit d’un poste prestigieux qui lui permettra de recueillir des informations
précieuses sur ce milieu.
La Bruyère connaît alors une remarquable ascension sociale qui lui permet
d’accéder aux hautes sphères de la société aristocratique française, et d’y obtenir une avantageuse
protection.
Après trois ans, il devient le bibliothécaire des Condé après que son activité de précepteur
s’est achevée.
Il est élu en 1693 à l’Académie française (grâce notamment au soutien des Condé et à
celui des Anciens -voir contexte plus bas-), consécration de son œuvre.
Il commence à écrire cet ouvrage en 1670, ouvrage qui sera publié pour la première fois en 1688.
Ce
dernier a fait l’objet de nombreuses corrections au fil de l’eau.
Son contenu a été remanié, réorganisé,
voire augmenté à plusieurs reprises également.
Il s’agit en quelque sorte d’une réécriture, ou plutôt
d’une poursuite des Caractères de Théophraste (auteur grec du IVe siècle avant J.-C.), qui appartient
au genre de l’éthopée qui consiste à peindre des personnages ou des assemblées de personnages en
peignant aussi leurs mœurs et leurs passions.
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Contexte d’écriture des Caractères de La Bruyère
La période pendant laquelle La Bruyère débute l’écriture des Caractères est marquée par
l’affrontement entre les « Anciens » et les « Modernes ».
Il s’agit d’une querelle dans laquelle
s’opposent les défenseurs des codes artistiques et littéraires hérités de l’Antiquité, tandis que le
second groupe met en avant la nécessité de s’affranchir de ce qui est considéré comme des
contraintes.
Ainsi, on peut dire (sans mauvais jeu de mots) que la littérature change de caractère.
De nouveaux
sujets et enjeux émergent.
Parmi eux, la religion, qui se voit de plus en plus attaquée.
Les institutions
politiques sont également vivement critiquées.
Tout cela est permis par l’affaiblissement du pouvoir
royal.
La Bruyère apparaît en ce sens comme un précurseur des « philosophes » du XVIIIe siècle,
même s’il prend parti pour les « Anciens ».
En effet, il se réclame de l’héritage antique qu’il admire et
dont il encourage l’imitation.
L’œuvre de La Bruyère reste un des témoignages les plus complets sur la société française et le
déclin de Louis XIV.
Le succès de cette œuvre est dû en particulier à la pensée libérale (courant de
pensée qui prône la défense des droits individuels, au nom d’une vision fondée sur l’individu et la
coopération volontaire entre les humains ; le système libéral repose donc sur la responsabilité
individuelle) qui s’immisce progressivement.
L’œuvre d’une vie
La Bruyère a travaillé pendant dix-sept ans avant de publier ce recueil constitué de 420 remarques au
total.
Celles-ci sont présentées sous forme de maximes (dont nous te donnons une définition plus loin
dans cet article), de réflexions et de portraits.
Ce recueil, à l’instar des Fables de La Fontaine qui
s’inspire de la tradition grecque, est présenté comme une simple continuation des Caractères du
philosophe grec Théophraste, qu’il traduit en tête de l’ouvrage.
La Bruyère aurait commencé la
rédaction de cet ouvrage dès 1670.
Néanmoins, ce dernier est mort en 1696 après l’avoir revu et
corrigé pour une neuvième et dernière édition, posthume.
Les Caractères ou les Mœurs de ce
siècle sont ainsi passés de 420 remarques en 1688 à 1120 en 1694 ; il s’agit donc d’une œuvre qui a été
rédigée durant toute une vie, mais également la seule œuvre que La Bruyère ait publiée.
Les personnages des Caractères de La Bruyère
L’œuvre de La Bruyère est assez particulière et ne comprend pas de personnages en bonne et due
forme.
L’auteur se contente de dépeindre des portraits qui lui permettent ensuite de parler de son
époque et d’évoquer les problématiques du genre humain.
Il s’agit là d’un essai et les figures évoquées
par La Bruyère sont tirées de l’Antiquité, de comédies antiques ou bien même classiques.
« De la Cour » : un courtisan dévoué aux jeux de pouvoir et à l’art de la flatterie.
« Du mérite » : un homme de talent qui se sent sous-estimé et mal récompensé pour ses
réalisations.
« Des grands » : un aristocrate hautain et vaniteux qui s’attache plus à son rang qu’à ses mérites
personnels.
« Des courtisans » : un groupe de flatteurs qui cherchent à plaire au roi et à obtenir sa faveur.
« Des femmes » : une étude de la nature féminine, avec une critique de l’hypocrisie et de la
vanité des femmes.
« Des sots » : des personnages qui sont incultes et stupides, mais qui sont souvent confiants et
pleins d’eux-mêmes.
« Des précieuses » : un groupe de femmes qui se vantent d’une culture raffinée et d’un langage
affecté.
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