quels sont les formes et les enjeux de cette fracture générationnelle ?
Publié le 02/06/2021
Extrait du document
«
La fracture générationnelle
La plupart des sociologues, Louis Chauvel en tête, soulignent un fait nouveau qui fait
basculer le sentiment de dette que chaque génération pouvait raisonnablement entretenir à
l'égard de la précédente : aujourd'hui, il apparaît comme établi que les jeunes générations
vivront plus mal que leurs aînées.
Comment n'en ressentiraient-elles pas un sentiment
d'injustice et de frustration ? Le corpus de trois documents que nous proposons ici présente le
phénomène, en discerne les causes et les conséquences, s'avise enfin à dégager quelques
perspectives d'avenir.
Un plan analytique s'imposerait donc dans la perspective d'une synthèse
de documents.
Nous en esquissons les grandes lignes.
DOCUMENT 1.
Les générations sont-elles en passe de devenir une nouvelle clé de lecture des fractures
centrales de la société française ? En tous cas, à l’heure où l’on peine à dessiner, en France
comme ailleurs, le visage des sociétés nationales, et où l’analyse en termes de classes sociales
est de moins en moins suffisante, les clivages liés à l’âge pourraient connaître un regain de
vitalité dans les années à venir.
Le monde social n’ignore pas, évidemment, que les différentes
générations connaissent un destin social inégal – les récents événements de 2005 se sont
chargés, au besoin, de le lui rappeler.
Mais le tableau d’ensemble que dressent les chercheurs
montre que l’on ne saisit généralement pas toute la portée de ces inégalités, qui se déploient, il
est vrai, dans un contexte historique tout à fait particulier.
Cette particularité de notre époque,
c’est bien entendu l’exceptionnel destin social de la « génération 68 », comme l’a rappelé
récemment le sociologue Louis Chauvel, l’un de ceux qui poussent le plus loin l’analyse en
termes générationnels.
Il met en évidence, dans deux articles les facteurs qui ont permis aux
individus nés entre 1945 et 1955 de connaître un progrès sans précédent.
La « génération 68 »
succède à des générations qui ont connu des destins particulièrement dramatiques : la
génération 1914 par exemple, celle de leurs parents, aura connu un début de vie active des
plus difficiles dans le contexte de crise des années 1930, avant, surtout, de connaître les affres
de la Seconde Guerre mondiale.
Grandissant eux, pour la première fois depuis un siècle, en temps de paix, les baby-boomers
vont profiter à plein de la dynamique des trente glorieuses : dans un pays en pleine
reconstruction, le travail ne manque pas, ce qui leur permet de connaître, au cours des trois
ans après la sortie des études, un taux de chômage moyen très faible d’environ 5%.
Grâce
notamment au développement de l’Etat-providence, de l’éducation et de la recherche (CNRS,
universités), des services de santé, des entreprises semi-publiques (EDF, France Telecom…),
ils vont être les principaux bénéficiaires de la forte demande de cadres et professions
intellectuelles.
Ils connaîtront ainsi une mobilité sociale ascendante inouïe, assurant une
rentabilité maximale de leurs diplômes : dans les années 1970, 70% des titulaires d’une
licence ou plus âgés de 30 à 35 ans sont cadres.
Aujourd’hui, la « génération 68 » s’apprête à
prendre sa retraite après une vie de travail pratiquement sans accroc, et après avoir fait jouer
l’ascenseur social comme aucune autre génération auparavant.
Des « chances de vie » inégales..
»
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