Quelles inégalités sont compatibles avec les différentes conceptions de la justice sociale ?

« Quelles inégalités sont compatibles avec les différentes conceptions de la justice sociale ? Au 20 ème siècle les inégalités économiques ont globalement diminué. Cependant, depuis les années 80, la baisse des inégalités est plus faible à l’échelle mondiale, les pays pauvres et émergents restent toujours en marge économiquement. De même, dans les pays développés la réduction des inégalités subit une forte baisse. Il existe également dans notre société des inégalités sociales qui peuvent contribuer à une différenciation entre les individus au niveau culturel, de la santé, de l’accès aux loisirs… Il est alors possible de se demander dans quelle mesure l'action des pouvoirs publics est efficace pour lutter contre les inégalités ? Existe-t’il un modèle de justice sociale parfait ? Comment peut-on se rapprocher le plus d’une société juste ? I) Des inégalités multiformes inégalement réparties A / Comment mesurer les inégalités et leur évolution ? a) La mesure des inégalités économiques Les inégalités économiques prennent différentes formes que ce soit au niveau des salaires, des inégalités sur le niveau de vie, des inégalités du patrimoine, de consommation, d’épargne…. Il est possible de mesurer les inégalités de niveaux de vie ou de revenus par divers indicateurs comme : le rapport interdécile qui consiste à diviser la part du revenu ou du patrimoine des 10% les plus riches par les 10% les plus pauvres, permettant ainsi de mesurer combien de fois les plus riches perçoivent ce dont les pauvres disposent.

En 2017, ce rapport s’établit à 3,4.

L’écart interdécile, lui, mesure combien les plus aisés touchent de plus que les plus pauvres, en faisant la différence : D9-D1.

Afin de mieux se rendre compte de ces inégalités, il est possible de se référer à la courbe de Lorentz qui montre la plus ou moins forte concentration des revenus et du patrimoine, en plaçant en abscisse les déciles et en ordonné le pourcentage cumulé de ceux-ci.

Pour mesurer l’écart entre la situation la plus égalitaire possible (droite d’équipartition) et la situation réelle, il est possible de calculer le coefficient de Gini, plus il se rapproche de 1, plus la situation réelle est très inéquitable, à l’inverse, plus il est proche de 0 et plus la situation réelle est équitable. b) Une société en perpétuelle mutation La société connait de nombreux changements durant le 20 ème siècle.

En effet, la part des 1% les plus riches dans le revenu national en France a diminué depuis 1900 jusqu’à nos jours, passant d’environ 20% à 10%.

De même les inégalités de patrimoines ont baissé jusqu’aux années 70, cela peut s’expliquer notamment par la fin d’une société dite « de rentier », et le passage à une « société de cadres ». De plus, d’autres facteurs permettent d’expliquer ce phénomène puisqu’il y a une destruction de capital suite aux guerres et faillites (crise de 1929), une forte inflation durant l’entre-deux-guerres et de 1950 à 1970, la forte croissance, et par la mise en place d’une fiscalité progressive.

Toutefois les inégalités de patrimoine subissent une légère hausse en France depuis les années 80, avec la hausse de la valeur des titres financiers et de l’immobilier, le ralentissement de l’inflation, une baisse de la fiscalité sur les tranches hautes des revenus et la réduction des droits de succession. 1. »