Québec

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La Confédération canadienne, régie par le "British North America Act" qui met en application l'Accord fédéral de 1867, aurait dO être une association entre les Anglais et les Français du Canada.

Le statut de dominion du pays a entrainé une primauté anglaise dans tous les domaines.

Le Québec, avec ses 1 540 000 kmz (1/6 du territoire) et ses 5 800 000 habitants (près du tiers de la population totale), dont 81% sont des Canadiens français, a voulu protéger ses particularités ethniques, linguistiques et religieuses.

Il s'est refermé sur lui-même et opposé au reste du Canada, tout en assumant son rôle de métropole des minorités de Canadiens français (2 500 000 hors du Québec).

2.

Ce repliement sur la tradition a été favorisé par l'emprise profonde du clergé catholique sur la vie sociale et politique du Québec jusqu'au milieu du xxe siècle.

Des gouvernements provinciaux inefficaces, corrompus, un enseignement mal adapté dont le monopole était détenu par une Eglise conservatrice et autoritaire («L'histoire de l'Eglise du Québec ne fut guère autre chose qu'une contre-réforme prolongée ..

écrit le R.

P.

Lewis S.

J.) avaient conduit cette province à une grave stagnation économique accusée par un taux de natalité très élevé.

La suprématie économique était détenue par la minorité anglaise (10 Ofo de la population).

3.

Cette situation change rapidement depuis 1961.

La "Belle Province ..

possède de grandes richesses naturelles et son industrialisation se poursuit à un rythme qui n'est dépassé que par le Japon: de 1964 à 1967, son taux annuel de croissance net s'est élevé de 6,5 %.

Le Québec est le premier producteur d'amiante du monde et un des premiers détenteurs de réserves de fer.

Au Canada, il est en tête pour la production d'aluminium, de zinc, de bismuth, de sélénium, d'oxyde de titane...

On y a découvert de vastes gisements d'uranium et il produit 40 Ofo de toute l'électricité de la Confédération.

4.

Les rapports du Québec avec le gouvernement fédéral d'Ottawa sont tendus depuis la fin de la guerre.

Durant quelques années, le terrorisme est devenu endé­ mique.

Les terroristes et leurs partisans sont séparatistes et parlent volontiers de la nécessité de la " décolonisation », assimilant le cas du Québec à celui des Etats africains qui ont lutté ou luttent encore pour leur indépendance.

Lors de sa visite au Québec en aoOt 1967, le général de Gaulle a tenu des propos encourageant les Québécois à réclamer leur « liberté "· Il parait avoir été approuvé par la plus grande partie des Canadiens français.

5.

Les séparatistes québécois ne sont qu'une mlnorHé, mais leur nombre croit.

La majorité réclame " la reconnaissance juridique et politique de deux nations, la nation canadienne française et la nation canadienne anglaise ...

ce qui nécessite une révision de la Constitution.

Les liens économiques du Canada avec les Etats-Unis sont tels qu'une séparation du Québec risquerait d'amener les provinces anglophones à demander leur annexion aux Etats-Unis.

Quant au Québec, où plus de la moitié des grandes entreprises sont américaines, il ne pourrait non plus survivre sans une étroite assoCliation avec sa puissante voisine. 2 / 2. »