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Que représente pour vous la nature ? Que pensez-vous des préoccupations écologiques de notre époque ?

Publié le 09/12/2021

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« INTRODUCTION Sortis des brumes de 68, les « écolos » faisaient sourire.

Élever des chèvres au Larzac, manger « bio », pratiquer lamarche intensive, faisaient plutôt figure de prélassement intellectuel que de réponse concrète à un problème urgent.Les années ont passé.

Les « écolos » ont changé d'aspect.

Us ont coupé leurs cheveux, revêtu un costumeclassique ; ils sont entrés au Parlement, ont défendu leurs points de vue dans les Cours Européennes.

Aujourd'hui,on n'est plus « écolo » : on fait de l'« écologie » un de ses centres d'intérêt ; on n'intéresse plus les milieuxmarginaux du Quartier Latin : on s'adresse à un peuple tout entier, à un continent, au monde même pour proclamerhaut et fort que la survie de l'homme passe par la préservation de la planète, qu'il est grand temps de penser àautre chose qu'à gagner toujours plus d'argent, de puissance en défigurant la nature.

L'écologie est au cœur despréoccupations du monde moderne qui tousse sous les fumées d'usine, qui meurt en tuant la nature. DÉVELOPPEMENT Sans doute, Jean-Jacques Rousseau au xviiie siècle avait-il déjà sensibilisé chacun à la beauté de notre patrimoinenaturel ; sans doute les Romantiques du XIXe siècle avaient-ils glorifié les lacs aux eaux pures, les montagnesvivifiantes, rejetant les citadins dans leurs illusions de bien-être.

Personne cependant n'avait parlé de la naturecomme on le fait depuis trente ans.

Car la nature n'est pas seulement belle et harmonieuse : elle est la condition denotre survie, la banque d'où nous tirons toutes nos ressources.Or les savants, les médias nous l'apprennent : la mort gagne du terrain sur la terre.

Outre les déserts qui avancent,anéantissant tout espoir de survie dans des zones déjà terriblement affamées, la couche d'ozone qui recouvre lespôles et qui garantit l'équilibre du système des saisons et les écarts de température, se déchire par endroits, sousl'effet des diverses pollutions du monde dit civilisé.

Gaz, produits chimiques, déchets, tout s'en mêle pourtransformer notre planète en un vaste dépotoir sur lequel même les charognards, vautours de toutes espèces, nesauraient plus vivre.

Et pourtant, la nature reste pour nous le refuge et le cadre de nos plaisirs les plus riches.

Quoide plus intense que de découvrir les sources de l'Ardèche, les contrastes saisissants de l'Afghanistan, les couleursincroyables du Grand Canyon, les fjords profonds de la Norvège ? Tant de beautés restent pour nous des modèlesd'équilibre, de perfection et de permanence.

Le paradis existe bien sur la terre à côté de l'enfer, et cependant,n'est-ce pas l'enfer que les hommes voudraient étendre ?Le problème de la préservation de la nature est donc bien le souci majeur de la fin de notre siècle.

Assez de cetteimmaturité humaine qui agit sans prévoir les conséquences de ses actes, assez de cet égoïsme qui consiste à neconsidérer que son profit immédiat ! La terre et sa conservation doivent faire l'objet d'une législation contraignantequi empêcherait les fous d'imposer leurs choix aux autres.

Sans ce dernier rempart, l'écologie risque de rejoindretoutes les utopies garantes d'un monde meilleur.

Hélas, de telles mesures coûteraient cher.

Comment en effetprescrire aux laboratoires pharmaceutiques des normes qui leur feraient dépasser leur budget ? Comment fairecomprendre aux pétroliers qui n'hésitent pas à rejeter leur surplus en pleine mer — c'est moins cher — qu'ils doiventpenser au bien public et à la sauvegarde des océans ? Les mers sont-elles, elles aussi, condamner à devenir descimetières étrangers à toute vie, sous prétexte que l'argent est dur à gagner ?Peut-être le meilleur moyen de faire changer en douceur les mentalités est de les éduquer.

Car tout doit aussicommencer à l'école.

Chaque enfant doit être informé de l'importance de ses gestes, aussi bien dans nos paysavancés que dans le tiers-monde où l'on fait aussi n'importe quoi.

Chacun doit apprendre à respecter la vie de lacommunauté à laquelle il appartient, participer à sa sauvegarde et à sa renaissance.

Quant aux mauvais élèves, queles lois leur servent de garde-fous, et qu'ils soient punis s'ils les enfreignent.

À vrai dire, il n'y a pas si longtempsqu'en Tunisie le vol de l'eau était considéré comme un crime très grave ! Alors pourquoi pas la « désinvolture » vis-à-vis de la nature ? CONCLUSION Plus on réfléchit au problème de la sauvegarde de la nature, plus on sent que l'on n'a plus le choix.

Hélas, les annéespassent et les bonnes paroles s'envolent.

Aussi, pour en finir avec les vains discours, seule une prise de consciencede chaque individu, une éducation approfondie sur les équilibres et mécanismes subtils de la nature, suivie d'effetsréels sur la vie quotidienne, pourraient permettre d'imaginer une vie sur terre moins noire que celle qu'on nousdessine.

Et d'ailleurs, n'est-ce pas notre devoir d'agir en ce sens ? Allons-nous supporter plus longtemps le léguer ànos descendants un univers sali, noirci par notre sans-gêne, notre gout du pouvoir et du profit incontrôlés ?. »

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