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Que pensez-vous de cette affirmation de Nietzsche : « Les vrais éducateurs sont des libérateurs. » ?

Publié le 03/05/2023

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nietzsche

« Sujet Que pensez-vous de cette affirmation de Nietzsche : « Les vrais éducateurs sont des libérateurs.

» ? Proposition de devoir La seconde moitié du XIXe siècle a vu éclore dans les sciences, dans les arts, comme dans les techniques, nombre de grands précurseurs.

Beaucoup de voies explorées au xxe siècle avaient été défrichées auparavant par Wagner en musique, par Gauguin ou Cézanne en pein­ ture, par Rodin en sculpture, par Rimbaud en poésie, par Zola en littérature, par Nietzsche en philosophie.

C'est l'époque où naissent l'automobile, le chemin de fer, les télétransmissions, la photographie, la radiographie, les vaccins, les boîtes de conserve...

À l'aube de l'ère moderne, l'homme croit en ses propres forces.

Il se sent capable de faire reculer des mala­ dies, de s'attaquer à la pesanteur, de défier le temps et l'espace.

Pris du même élan, le philo­ sophe allemand donne la mort comme repère à l'homme pour développer une morale qui dépasse cette limite: vivre comme si on ne devait pas mourir, être créatif, généreux, conqué­ rant - le contraire d'un esclave soumis à l'idée de sa fin -, ce que Nietzsche appelle être libre. Ces conceptions, qui font de l'homme idéalisé un demi-dieu, peuvent donner à l'éducation le sens d'un entraînement à la liberté.

Mais de quelle pesanteur, de quels freins l'enfant doit-il s'abstraire ? De quoi doit-il être libéré ? Nietzsche n'a pas pu lire Freud.

Pourtant il a peut­ être eu la conscience ou l'intuition d'un bouquet de désirs chez l'enfant, le plus souvent refoulés par les tabous en place.

Aujourd'hui on connaît mieux ce phénomène et le jeu subtil par lequel l'enfant voit ses désirs se réguler au contact de la société.

Ses éducateurs se sentent investis d'un devoir à cet égard : rendre l'enfant conforme sur le plan des relations aux autres.

La sexualité est au premier rang des rapports codés par la famille, le clan, la loi, la religion, la civilisation, car c'est là que les déviances sont les plus visibles et les plus dérangeantes.

L'éducateur doit être un libérateur sur ce plan, dans ce sens qu'il doit per­ mettre à l'enfant d'exprimer ses désirs.

On sait aujourd'hui que c'est la voie des relations normales et que les refoulements sont à la source des problèmes. Sur le pourtour de ces tabous originels, peu de vrais remparts : seuls fonctionnent les inter­ dits concernant la préservation de la personne et de la propriété, conditions minimales à la survie de nos sociétés.

Ce qui opère est plus subtil que l'interdit - c'est son envers : le modèle.

La société se perpétue et se protège ainsi : tout ce qui dévie du modèle est per- vers, mauvais, corrigé, rejeté.

Et les éducateurs ont pour mission traditionnellë, non de favo­ riser l'émergence des individualités, mais de conformer les enfants. C'est là sans doute que, à l'instar de Nietzsche, on peut regretter le risque d'étouffement qu'implique la méthode.

On a la nostalgie des artistes, des auteurs, des inventeurs, des génies qui n'ont pas jailli parce que des éducateurs trop consciencieux ont refermé le cou­ vercle du moule sur leur créativité. Une pensée moderne comme celle de Nietzsche affiche naturellement sa préférence pour l'expansion libre, par rapport à une éducation conformiste.

Mais de quelle liberté s'agit-il ? Est-ce celle qui n'interdit rien, ou celle qui ouvre le champ des possibles ? La.... »

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