Quasars

« 1 / 2 20 avril1966 Série B-27 Fiche No 1102 Quasars 1.

Contraction de l'expression anglaise" Quasi Stellar Object" (Objet quasi stellaire), le nom de quasar désigne une catégorie d'astres, d'apparence ponctuelle, qui ont été pris longtemps pour des étoiles.

Leur examen au radiotélescope a montré qu'ils émet­ tent, outre leur lumière visible, des ondes radio d'une intensité énorme, du même ordre de grandeur que les galaxies de plusieurs milliards d'étoiles.

En 1963, le Hollandais Schmidt découvrit à l'observatoire du Mont-Palomar que l'un des quasars (l'astre 3 C 273) avait un spectre largement décalé vers le rouge, d'une manière anormale.

2.

Les théories actuelles de l'astrophysique permettent de tirer des conclusions contradictoires de ces faits expérimentaux.

Le faible .diamètre apparent des quasars conduit à les considérer comme des étoiles de notre galaxie.

Leur seule particularité serait alors d'avoir un rayonnement radio supérieur à la normale.

Mais la découverte de Schmidt implique que les quasars sont des objets extrêmement éloignés, situés à la limite de l'univers observable (plusieurs milliards d'années de lumière).

3.

L'interprétation classique du décalage vers le rouge de la lumière des astres (effet Doppler-Fizeau), selon laquelle les raies caractéristiques d'une source lumineuse en mouvement sont déplacées vers le rouge d'une quantité d'autant plus importante que sa vitesse est plus grande, est incompatible avec l'hypothèse qui fait des quasars des étoiles de notre galaxie: leur distance de la terre, calculés d'après la valeur de ce décalage, serait en effet de plusieurs milliards d'années de lumière (2 milliards pour 3 C 273, 10 milliards pour 3 C 9).

4.

Si donc les quasars sont des objets très lointains, l'intensité du rayonnement rad·o que la terre reçoit d'eux signifie qu'ils émettent une énergie radio-électrique consi­ dérable.

Un quasar dissiperait l'énergie de dix mille milliards de soleils ou de trente galaxies.

Il est actuellement impossible d'expliquer un tel dégagement d'énergie dans un objet de petites dimensions.

5.

Pour résoudre ces contradictions, le théoricien anglais Fred Hoyle a proposé de considérer les quasars comme l'état primitif des galaxies.

Au départ existerait une énorme quantité de matière dont la masse serait telle qu'elle courbe l'espace autour d'elle (comme l'enseigne la relativité générale) au point de le fermer sur lui-même; tout se passerait alors comme si cette région de l'univers n'existait pas.

Si la valeur critique de la masse qui assure la fermeture de l'espace n'est plus atteinte, cette « poche d'espace " sort de son néant apparent: un quasar est né, qui va évoluer lentement en galaxie.

Les conditions physiques inhabituelles où il se trouve pourraient alors justifier son énorme dégagement d'énergie.

6.

Les multiples interrogations que pose la nature des quasars, auxquelles l'astro­ physique classique ne parvient pas à répondre, sont le signe d'une insuffisance des théories actuelles.

La découverte des objets quasi stellaires est en train de bouleverser l'astronomie. 2 / 2. »